Dans 80% des cas, l'origine d'une maladie rare est génétique là où d'autres cas sont le résultat d'infections, d'allergies ou de causes environnementales. © Istock

Pourquoi les populations indigènes vivent moins longtemps

Stagiaire Le Vif

Une récente étude met en lumière les inégalités dont souffrent de façon générale les populations indigènes en matière de santé.

Un rapport à propos des conditions de santé des populations indigènes dans le monde vient d’être publié par la revue médicale anglophone The Lancet. Elle met principalement en lumière les différences existant entre les communautés indigènes et le reste de la population de leur pays respectif. Il s’agirait à l’heure actuelle du travail le plus avancé en la matière.

Le rapport se réfère aux populations indigènes selon une définition développée par l’Organisation internationale du Travail : « ce sont des peuples tribaux vivant dans des pays indépendants dont les conditions sociales, culturelles, et économiques les distinguent des autres sections de la communauté nationale et dont le statut est régulé entièrement ou partiellement par leurs propres traditions, coutumes, lois ou régulations ». A l’heure actuelle, on estime qu’environ 302 millions de personnes à travers le monde correspondent à cette définition.

On retrouve des populations indigènes dans de nombreux pays du monde, notamment dans des pays ayant embrassé complètement un modèle de société « à l’occidentale ».

L’enquête a analysé les données de 28 populations indigènes dans 23 pays, dont les États-Unis, l’Australie, le Cameroun ou encore la Norvège. La collecte d’informations sur les populations indigènes est rendue difficile par l’isolation de certaines populations et de la tendance qu’ont plusieurs pays d’interdire les distinctions ethniques dans leurs statistiques.

Des disparités parfois importantes

L’étude montre que vivre dans des pays plus riches comme le Canada et l’Australie ne garantit pas nécessairement de meilleures conditions de santé pour les peuples indigènes, comparés aux pays globalement plus pauvres. Les résultats de la recherche mettent en évidence une santé plus précaire pour les populations indigènes en comparaison avec les moyennes nationales. Tout en notant certaines exceptions. L’observation la plus significative est probablement celle portant sur l’espérance de vie. Aux États-Unis, les populations amérindiennes vivent en moyenne 4,8 années de moins que la moyenne nationale. Les Inuits du Grand Nord canadien vivent, quant à eux, 12,5 années à vivre de moins que leurs compatriotes. Mais le plus grand fossé en terme d’espérance de vie est celui entre la communauté Baka au Cameroun où la différence est de 21,5 ans.

Le rapport révèle aussi d’autres inégalités en matière de santé. Aux États-Unis, les populations natives vivant sur l’île d’Hawaii ont environ 2 fois plus de chances de souffrir d’obésité. Au Pérou, les enfants issus de peuples indigènes sont quant à eux 4,5 fois plus touchés par la malnutrition.

Néanmoins, certaines populations indigènes réalisent aussi de meilleurs scores que leur moyenne nationale dans quelques domaines. Par exemple, le peuple Mon de Birmanie obtient des résultats positifs en termes de réussite scolaire et court moins de risques de vivre sous la barre de pauvreté nationale.

Le but affiché par les créateurs du rapport est notamment d’inciter l’ONU et la communauté internationale à davantage prendre en considération les populations indigènes dans les débats et les décisions à venir.

Une infographie reprenant les données principale de l’enquête est à voir ici.

A.S.

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