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Pourquoi l’obsession du bonheur nous rend encore plus malheureux

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Le fait de considérer le bonheur comme étant l’objectif ultime à atteindre peut entrainer l’effet inverse. Et si on utilisait nos échecs et nos émotions négatives pour avancer ?

Malgré les nombreuses études sur le sujet et les livres de développement personnel, peu de personnes affirment être tout à fait heureuses. Une nouvelle recherche scientifique, publiée dans la revue Emotion, émet une théorie à ce sujet : et si on essayait trop ? Le fait de donner trop d’importance au concept du bonheur absolu a tendance à rendre les personnes obsédées par l’échec et les émotions négatives. Et lorsque cela se produit – inévitablement-, elles sont davantage ressenties comme un stress.

« Le bonheur est une bonne chose, mais sa création en tant qu’objet à atteindre, en tant que but, tend à l’échec », explique Brock Bastian, psychologue social (Université de Melbourne) et co-auteur de l’étude, au Time. « Quand les gens se mettent beaucoup de pression pour se sentir heureux, ou pensent que les personnes autour d’eux le font, ils sont plus susceptibles de voir leurs émotions et expériences négatives comme des signes d’échec »,ont remarqué Bastian et son équipe au terme de deux expériences. « Cela ne les rendra que plus malheureux. »

L’étude ne doit pas pour autant être considérée comme une condamnation envers ceux qui essaient d’atteindre à tout prix le bonheur. Elle souligne surtout l’importance d’être conscient et d’accepter le fait que se sentir malheureux, ou pas entièrement heureux, est tout aussi sain et normal. « Le danger d’éviter les expériences négatives, c’est de mal réagir lorsqu’elles se produisent », assure Bastian. « Nous avons évolué pour faire l’expérience d’un éventail complexe d’états émotionnels, et environ la moitié d’entre eux sont désagréables. Cela ne veut pas dire qu’ils ont moins de valeur ou qu’ils nuisent à notre qualité de vie. »

Et si c’était l’inverse ? Des recherches récentes suggèrent que le fait d’éprouver des émotions négatives peut en fin de compte stimuler le bonheur. Une autre étude révèle pour sa part que des situations stressantes ou désagréables peuvent aider les gens à traiter les mauvaises nouvelles. Sans oublier que l’échec, s’il est transformé en quelque chose de constructif, peut être inestimable pour l’apprentissage et la croissance. « L’échec est essentiel pour l’innovation, l’apprentissage et le progrès », rappelle Brock Bastian, pour qui une société qui embrasse les expériences et émotions difficiles est une société qui est prête à améliorer sa santé mentale.

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