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Pour combattre la douleur, faites-vous mal

Muriel Lefevre

Combattre la douleur chronique par la douleur, c’est la solution prônée par Anneleen Malfliet, une physiothérapeute flamande. Parce que, selon elle, les douleurs lombaires sont plus dans la tête que dans le dos.

Environ 20% de la population souffre de douleurs chroniques. Le groupe le plus important – près de 45 % – souffre de douleurs lombaires. Et si on prend en considération la totalité du dos, ce pourcentage monte même à 55%. « Or pour 80% d’entre eux, la douleur n’a pas de cause spécifique », explique la physiothérapeute Anneleen Malfliet à la VRT. « Nous ne trouvons rien dans le sang ou sur un scanner qui peut expliquer l’étendue de la douleur. »

On ne sait donc pas exactement ce qui provoque les douleurs chroniques. Parfois, cette douleur chronique survient à la suite d’un accident ou d’un traumatisme corporel, mais celle-ci devrait disparaître après 3 à 6 mois. Pour Anneleen Malfliet, le remède devrait être cherché dans la tête plutôt que dans le dos. Elle pense que ces patients qui souffrent depuis longtemps peuvent être aidés en les éduquant à la douleur.

Il arrive que le cerveau entretienne la douleur en interprétant mal certains stimuli. De ce fait, il va faire persister la douleur alors que concrètement rien ne la provoque. Cela pousse aussi les personnes à être plus prudentes et à éviter certains mouvements. Ce qui provoque un cercle vicieux puisque la peur d’avoir mal nourrit la douleur.

Notre cerveau pense trop rapidement que certains mouvements font mal et c’est ce processus qu’il faut détricoter selon la théorie de Malfliet. Pour ce faire, il faut apprendre à être plus conscient de son corps. L’intention n’est pas que les patients fassent immédiatement des exercices lourds, mais de réapprendre à son cerveau qu’il n’a plus de problème au dos et que certains mouvements ne sont plus douloureux. C’est ce qu’on appelle la physiothérapie jusqu’au seuil de la douleur, ou le traitement de la douleur par la douleur.

« En tant que physiothérapeutes, nous avons l’habitude d’approcher le patient très prudemment et d’éviter les mouvements douloureux. Maintenant, nous rendons le patient responsable de sa propre guérison » dit-elle dans De Standaard.

De l’aveu même de Malfliet, il ne s’agit pas d’une thérapie miracle puisque bien qu’elle soit bénéfique pour la grande majorité des personnes souffrant de douleurs lombaires chroniques elle ne se montre pas efficace sur tous les patients.

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