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Perturbateurs endocriniens, il faut agir sans attendre l’UE

Que ce soit dans les cosmétiques, les emballages ou les ordinateurs, les produits quotidiens contiennent des substances chimiques qui perturbent le système hormonal et engendrent un risque tant pour la santé que pour l’environnement.

La Commission européenne a entamé une première étude d’impact pour cartographier ces « perturbateurs endocriniens » en vue d’établir des critères les définissant. La Fédération Inter-Environnement Wallonie (IEW) craint que ce processus s’éternise, et estime que les autorités belges devraient déjà agir pour limiter l’exposition aux perturbateurs endocriniens.

Les coûts de soins de santé dus à l’exposition aux perturbateurs endocriniens, comme les phtalates et le Bisphénol-A, s’élèveraient à 157 milliards d’euros par an dans l’UE car ces substances sont responsables en partie d’infertilité, d’obésité, de diabète ou encore de maladies cardiovasculaires, estiment 18 chercheurs américains et européens dans une étude publiée en mars dans le « Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism ».

La Commission européenne a entamé son enquête sur ces substances fin 2013, en ouvrant une première consultation publique un an plus tard qui a récolté près de 30.000 réponses en janvier de cette année. Alors que l’exécutif passe celles-ci en revue, il compte encore produire d’autres analyses socioéconomiques avant d’adopter les critères définissant les perturbateurs endocriniens.

« C’est lent! Il faudra attendre plus d’un an avant d’obtenir quelque chose. Il faut agir au niveau national avant d’attendre l’Europe », estime Valérie Xhonneux, chargée de mission à l’IEW. Elle appelle les autorités belges à prendre des mesures sans tarder. Parmi les dispositions prioritaires, l’IEW préconise d’élargir l’interdiction du Bisphénol A à l’ensemble des contenants alimentaires, et pas uniquement à ceux destinés aux enfants.

L’IEW plaide aussi pour « l’adoption d’une stratégie belge visant à protéger les femmes enceintes de l’exposition aux perturbateurs endocriniens, quelle que soit leur origine (pesticides, contenants alimentaires, cosmétiques, etc.) » « Il faut absolument protéger les foetus », estime Mme Honneux qui invite à copier la France qui s’est déjà dotée d’une telle stratégie en avril 2014.

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