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Méditer c’est bien, casser la vaisselle c’est mieux

Le Vif

Aujourd’hui, face au stress ambiant et à la pression du quotidien, on brandit souvent comme solution ultime la pleine conscience ou encore la méditation. L’écrivaine Paulien Derwort va à contrecourant et estime au contraire que verser un torrent de larmes ou jeter la vaisselle est bien plus sain.

La pleine conscience, aussi appelée méditation, est une technique qui plonge ses racines dans la pratique méditative bouddhiste. C’est un entrainement de l’esprit qui vise à se libérer des mécanismes automatiques, des ruminations mentales, sources de mal-être ou de détresse psychologique. Elle permet de mieux gérer ses colères, ses frustrations, ses émotions. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette pleine conscience a le vent en poupe pour le moment. Tout le monde, ou presque, semble s’y mettre.

Au grand regret de l’écrivaine, Paulien Dervort qui s’est fendu d’une opinion dans les colonnes du journal hollandais NRC :

« La pleine conscience suit cette tendance qui veut que le bonheur soit devenu un but intrinsèque. Toute une industrie se développe autour de la promesse d’un bonheur ultime. Ce qui fait qu’on laisse de moins en moins de place dans notre société aux côtés éraflés de la vie. Tout doit être formidable. Notre couple doit être passionnant, notre travail palpitant, notre vie sexuelle excitante et nos contacts sociaux enrichissants. Tout cela pour mieux le partager avec le monde extérieur. Pour ceux qui subissent des coups du sort, tout ce bonheur scintillant peut avoir un effet retors. Surtout si on n’y arrive pas alors que cela a l’air si simple.

Pourtant ce sont justement les épreuves qui sont les plus enrichissantes. Sauf que l’homme moderne préfère ne pas faire face à ses problèmes et laisse glisser les émotions négatives. Celui qui laisse libre cours à ses émotions est traité de labile et celui qui est fâché d’hystérique. Alors, qu’au contraire, c’est très sain de jeter au-dehors toutes ces émotions. Une bonne crise de larmes ou un petit lancé de vaisselle peut être tout simplement délicieux. Tout comme une bonne dispute.

Votre corps est votre meilleure boussole et c’est pour cela qu’il faut évacuer ce que vous avez sur l’estomac. Celui qui se concentre sur l’instant ne peut pas, dans le même temps, tirer des leçons du passer ni se projeter dans le futur. Dans un monde envahi par la pleine conscience nous ne sommes plus que des autruches à la recherche du bonheur et qui nient la poisse. » Et l’écrivaine de conclure: « garder vos deux pieds sur terre et apprenez de la douleur. Criez, chantez, pleurez pour évacuer votre stress en ne vous concentrant pas sur la recherche du bonheur, mais sur ce que vous voulez devenir. Et qui sait le bonheur passera peut-être par là. »

L’opinion en entier et en néerlandais est à lire ici

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