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Les plantes et remèdes de grand-mère, une solution contre les superbactéries ?

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste Web

Un ancien guide sur les plantes médicinales utilisé par les médecins de campagne américains durant la guerre de Sécession révèle qu’au moins 37 espèces de plantes pourraient s’avérer efficaces contre les superbactéries.

Si l’herboriste n’a pas les capacités de soigner, une nouvelle étude américaine démontre pourtant que les remèdes de grand-mère ont des propriétés intéressantes en matière de guérison. Une révélation qui remonterait à la guerre de Sécession, l’une des guerres civiles les plus atroces de l’histoire puisqu’au moins 620 000 soldats des deux camps y ont péri. Une grande partie de ces soldats sont morts de maladies ou d’infections. Il faut savoir qu’à l’époque, les antibiotiques n’existaient pas, les médecins pratiquaient donc souvent l’amputation pour limiter le nombre de décès.

Au plus fort de cette guerre civile, les médecins des champs de bataille ont rapidement été confrontés à une pénurie de médicaments conventionnels. Le taux d’infections ne cessant d’augmenter parmi les blessés, le chirurgien général confédéré n’a eu d’autres choix que de se tourner vers la nature pour soigner les soldats. En 1863, il demanda au botaniste Francis Porcher de créer un guide de plantes médicinales originaires du sud des États-Unis. Des chercheurs de l’Université Emory ont récemment étudié trois des plantes compilées dans ce guide – le chêne blanc, le peuplier tulipe et la canne du diable. D’après les résultats obtenus, ces plantes auraient des propriétés antiseptiques importantes.

Un espoir dans la lutte contre les superbactéries

Pour leur étude, les chercheurs ont testé des extraits de ces plantes sur trois espèces dangereuses de superbactéries, associées aux plaies : l’Acinetobacter baumannii, le Staphylococcus aureus et la Klebsiella pneumoniae. Ils ont alors constaté que les extraits de chêne blanc et de peuplier tulipe interrompaient non seulement la croissance du Staphylococcus aureus, mais également celle de l’Acinetobacter baumannii et de la Klebsiella pneumoniae.

Les extraits de canne du diable ont eux joué un rôle contre le Staphylococcus aureus, puisqu’ils empêchaient non seulement la formation de boucliers contre les antibiotiques, mais bloquaient également un mécanisme de la superbactérie – la détection du quorum – qui lui permet normalement de fabriquer davantage de toxines.

Si, pour l’instant, aucune de ces plantes n’a permis de tuer les superbactéries ciblées, le guide de plantes médicinales pourrait être une source essentielle dans la lutte contre les infections. Encore faut-il trouver l’origine de cette activité antimicrobienne propre aux diverses plantes. Une tâche qui attend l’équipe de chercheurs, chargée d’identifier tous les composés responsables des effets antibactériens relevés lors des tests.

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