. © Getty

Les mythes du vieillissement sexuel

Stagiaire Le Vif

La sexualité des personnes âgées est souvent tabou. Perte de désir, le corps qui ne réagit plus comme on le voudrait, problème provenant davantage de l’homme ou de la femme: beaucoup de mythes et d’idées reçues circulent sur le vieillissement sexuel. Mais que cela signifie-t-il exactement? Voici quelques informations à connaître sur ce phénomène.

Beaucoup pensent que la sexualité s’arrête avec l’âge, que le vieillissement sexuel est inévitable et qu’il faut apprendre à vivre avec. Certains croient que ce phénomène surgit aux alentours de la cinquantaine, après la ménopause chez la femme et vers 60 ans chez l’homme, lorsque les troubles de l’érection surgissent. L’âge est, en effet, un facteur qui fragilise les performances sexuelles. Mais ce que peu de personnes savent, c’est qu’il est tout à fait possible de poursuivre une vie intime, même après un certain âge. Une étude suédoise a montré que le vieillissement biologique se situe en réalité aux alentours de 75-80 ans. En effet, les chercheurs ont pu observer que l’intérêt et l’activité sexuelle diminuent à cet âge.

Certains pensent que le vieillissement sexuel touche plus les femmes, tandis que d’autres affirment le contraire. En réalité, le vieillissement biologique entraîne une diminution progressive des réactions et des sensations sexuelles, mais celles-ci sont très différentes selon les sujets et ne sont donc pas forcément liées au sexe. Grâce aux progrès médicaux, les séniors peuvent, de nos jours, vivre une vie sexuelle plus épanouie. Une étude américaine réalisée en 2017 a montré que 76% des hommes et 54% des femmes de plus de 65 ans sont intéressés par le sexe. La baisse du taux d’oestrogènes et de testostérones contribue à une diminution du désir sexuel, mais ne l’éteint pas complètement.

Symptômes d’une dysfonction sexuelle

Chez les hommes, le facteur qui rentre le plus en compte est le facteur biologique. En effet, l’âge peut entraîner des troubles érectiles chez les personnes du sexe masculin. Ce phénomène peut entraîner des troubles psychologiques tels qu’une anxiété de performance ou des troubles de l’humeur. Pour les femmes, les facteurs psychosociaux sont davantage présents. En effet, l’environnement, les proches, le travail et les troubles sexuels du partenaire s’ajoutent aux facteurs biologiques existants (baisse d’oestrogènes). Ils s’ajoutent donc aux difficultés déjà existantes, mais ce n’est pas la ménopause en elle-même qui crée un trouble sexuel.

De plus, l’activité sexuelle antérieure jouerait un rôle déterminant concernant le désir dans un couple de séniors. Selon Marc Ganem, président de la World Association of Sexology, celles et ceux qui possédaient une libido importante étant jeunes continuent à en avoir quand ils sont plus âgés, et inversement.

Comment surmonter le vieillissement sexuel

Pour surmonter le vieillissement sexuel, il est important de s’habituer à ces transformations et d’adapter la vie intime à ces changements. Chez les jeunes, le plaisir guide l’amour. Chez les séniors, c’est l’inverse: vieillir apporterait une forme de sagesse qui transformerait la relation entretenue avec le sexe. Pour les personnes âgées, l’apparence ne compte plus autant qu’avant, le désir est moins pulsionnel, la relation est privilégiée et les rapports sont plus doux. Quelques solutions existent pour ralentir ou aider le vieillissement sexuel. Pratiquer une activité physique soutenue améliore la santé générale et donc la sexualité. Le Viagra peut également être utile pour vaincre le dysfonctionnement érectile et les substitutions hormonales sont une bonne solution pour augmenter le taux d’oestrogènes les femmes.

Le vieillissement sexuel est donc une réalité, mais il ne met pas fin à la vie sexuelle pour autant. Redécouvrir son partenaire et adapter les relations intimes aux changements contribueront à la poursuite d’une vie intime épanouie.

Auteure: Margaux Glamocic

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire