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Le vagin, nouveau concurrent de l’industrie pharmaceutique ?

Muriel Lefevre

Une étude publiée par la revue Cell montre que le vagin regorge de bactéries qui pourraient servir de base pour de nouveaux médicaments

Pas besoin d’aller chercher les nouveaux remèdes au plus profond de la jungle ou dans les endroits inaccessibles de la planète. Un endroit serait particulièrement riche en nouvelles molécules utiles pour la santé et cet endroit se trouve chez les femmes. Si l’on en croit le biologiste Michael Fischbach, interviewé par le Huffingtonpost, le vagin et plus particulièrement les bactéries qui y vivent pourraient se révéler de véritables fabriques d’antibiotique.

Des milliers de bactéries vivent sur et en nous. On sait depuis longtemps que certaines jouent un rôle important dans le maintien d’une bonne santé. C’est pourquoi de nombreux chercheurs axent leurs recherches sur le rôle positif qu’ont les bactéries.

Au coeur des préoccupations des chercheurs à la base de l’étude, on retrouve le Lactobacillus gasseri qui est une bactérie commensale, soit une bactérie qui vit des déchets qui se trouvent à l’extérieur de nos tissus comme la peau et les muqueuses de la bouche et du vagin. Parfaitement adaptée pour survivre dans des endroits bien spécifiques, elle permettrait de cibler au mieux les traitements. Pas inutile lorsqu’on sait que les traitements classiques contre les infections vaginales laissent un peu une impression de terre brûlée où tout est exterminé, et ce y compris les bonnes bactéries. En se basant sur Lactobacillus qui produit l’antibiotique lactocilline qui est un antibiotique très proche de ceux « chimiques » utilisés en pharmaceutique, les chercheurs espèrent développer un médicament qui ne s’attaquerait qu’aux bactéries pathogènes.

Une nouvelle piste de recherche

La méthode utilisée sur le lactobacillus pourrait être élargie pour ouvrir une nouvelle voie pour les médicaments du futur, voire révolutionner la recherche pharmaceutique. Les chercheurs ont, selon Science et Avenir, « réalisé une vaste analyse du génome de différentes espèces de bactéries présentes dans notre corps (le microbiome). Pour cela, ils ont utilisé une nouvelle machine appelée ClusterFinder. Résultat : ils ont réussi à identifier 3.118 groupes distincts de gènes bactériens, qui codent pour des enzymes impliquées dans la synthèse de molécules apparentées à des classes pharmaceutiques connues. » Ou plus clairement dit des gènes bactériens qui sont apparentés à des médicaments connus. De quoi découvrir un fort potentiel médicamenteux dans le microbiome humain.

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