"23% des belges fument, dont 49% d'hommes et 51% de femmes" © iStock

« Le tabac tue jusqu’à la moitié des gens qui en consomment »

Stagiaire Le Vif

C’est ce qu’affirme l’OMS dans un de ses rapports. Pourtant, certains ne sont pas prêts ou ne sont pas décidés à arrêter. Comment le tabagisme s’est-il ancré aussi profondément dans notre société, et quels sont les moyens mis en place pour essayer d’en diminuer la consommation?

Tout d’abord, commençons par retracer l’histoire du tabac et l’évolution de sa perception la société. Quand Christophe Colomb le découvre et l’importe en Europe dans les années 1520, le tabac a une réputation de vertu thérapeutique. Selon certains, il pourrait soigner la migraine, les rhumatismes et même l’asthme. En 1809, le chimiste français Nicolas Louis Vauquelin perçoit la nicotine comme un poison violent et s’empresse de le faire savoir. Depuis son arrivée, le tabac suscite un engouement incontestable et fumer fait partie du savoir vivre. Il fait même l’objet de certaines chansons pour enfants: « j’ai du bon tabac dans ma tabatière ». Les références changent mais les mécanismes se ressemblent: fumer est un effet de mode et chacun veut faire comme son voisin. En 1629, Richelieu, conseiller du roi, profite de cette mode et établit des impôts sur le tabac. La cigarette fait ensuite son apparition. Au début des années 50, certaines études prouvent la toxicité du tabac mais plus la médecine explique à quel point il est toxique, plus les industries sont inventives pour le vendre. A l’heure actuelle, les jeunes bravent les interdits de plus en plus présents et fumer devient quasiment un jeu.

Aujourd’hui, on reproche à celui qui fume de mettre sa vie et celle des autres en danger. C’est pourquoi plusieurs outils de dissuasion ont été mis en place afin de diminuer le tabagisme. Depuis 8 ans, les établissements horeca (restaurants, cafés, discothèques, casinos) et tous les lieux publics sont devenus non-fumeurs. Il est autorisé de fumer sur une terrasse si celle-ci est ouverte d’au moins un côté. La rue est le seul endroit où il est possible de fumer librement. De plus en plus de campagnes d’information sont organisées et des images chocs sont maintenant placées sur les paquets de cigarettes afin d’heurter le consommateur.

À partir du 1er novembre 2019, la vente de tabac sera interdite aux mineurs. D’ici fin 2020, le prix des paquets de cigarettes atteindra 10 euros, afin de réduire le nombre de fumeurs et de cigarettes fumées par jour. Il est également question de remplacer les paquets de cigarettes par des paquets neutres et uniformes, dans le but de supprimer l’aspect esthétique et attractif du tabac.

Selon « l’Enquête tabac 2019« , le rapport de la Fondation contre le Cancer, 23% des Belges fument dont 49% d’hommes et 51% de femmes. Six Belges sur dix ont déjà fumé alors qu’un Belge sur quatre a déjà utilisé une cigarette électronique. Selon l’OMS, le tabac tue plus de 8 millions de personnes chaque année et est lié à un tiers de tous les cancers (poumons, fosses nasales, bouche, gorge etc).

L’objectif du ministère de la Santé en lançant le mois sans tabac est de proposer à tous les fumeurs d’arrêter pendant un mois. La 4ème édition de ce défi collectif aura lieu du 1er au 30 novembre. On connait maintenant les symptômes du manque de tabac: difficultés à se concentrer, insomnies, nervosité, augmentation de l’appétit, mal de tête…

En vous inscrivant au mois sans tabac, vous recevez un kit d’aide à l’arrêt, un accompagnement par mail pour se préparer et bénéficier d’un soutien psychologique pendant le mois ainsi qu’un accès à une application et une communauté Facebook pour vous entraidez. A ce jour, il y a déjà plus de 134 000 participants.

Auteure: Margaux Glamocic

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