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Lagom: le remède anti-burnout des Suédois

Qu’est-ce que les Suédois peuvent nous apprendre sur l’équilibre entre le bonheur et le travail? Découvrez la philosophie de vie suédoise baptisée « lagom ».

Les Scandinaves connaissent l’art de vivre. Au Danemark, on l’appelle « hygge », alors qu’en Suède, c’est le « lagom » qui règne. « Lagom » signifie « ni trop, ni trop peu, juste assez » ou « optimal, adéquat ». On peut par exemple avoir un nombre lagom de boulettes de viande dans son assiette ou vivre dans une maison lagom.

À tort ou à raison, la mentalité lagom a pris des proportions presque mythiques en Suède. Elle résonnent dans l’expression souvent utilisée ‘Lagom är bäst’, (« Le mieux c’est juste assez). C’est comparable au « less is more », que les critiques qualifient parfois de médiocrité et de conformisme, mais que les fans de lagom (surtout les non-Suédois à la recherche de bonheur) considèrent comme « une alternative durable à la culture de la cupidité et au consumérisme, qui correspond à une société moins compétitive et plus compatissante où le consensus et l’égalité jouent un rôle important ».

Cependant, quel est le rapport entre le lagom et la prévention de burn-outs ? Bien qu’ils soient motivés et travaillent dur, les Suédois ne trouvent pas qu’ils doivent se fondre dans leur job. Ils préfèrent la modération, l’équilibre et la collectivité à l’individualisme, la hiérarchie et les heures supplémentaires. En d’autres termes, ils ne travaillent ni trop peu, ni trop. Après 17 heures, la plupart des entreprises suédoises sont désertes. Les employeurs suédois souscrivent à l’importance d’un bon équilibre entre le travail et la vie privée en donnant un horaire flexible à leurs employés. Ils font confiance à leur personnel en les laissant partir plus tôt de temps en temps, de sorte qu’en cas de nécessité ils soient prêts à faire quelque chose de plus pour l’entreprise.

Les racines protestantes de la Suède, qui impliquent une éthique de travail sévère et beaucoup de discipline, jouent un rôle dans la séparation stricte entre le travail et les loisirs. En séparant clairement le travail de la vie privée, les Suédois ont plus de repos et les risques de burnout s’amenuisent.

Les Suédois ont également 25 jours de congé légaux et les grandes entreprises sont nombreuses à en accorder davantage. Et depuis quelque temps, le pays teste la journée de six heures. Beaucoup d’entreprises et d’organisations qui ont instauré le changement notent que le personnel est plus heureux, productif et créatif. Cela prouve quand le personnel se sent mieux, il travaille mieux. C’est donc une situation gagnant-gagnant.

Pause-café

Et la Suède est évidemment synonyme de fika, la célèbre pause-café au travail. La fika est sacro-sainte en Suède et se tient deux à trois fois par jour à heures fixes. Elle est obligatoire dans de nombreuses entreprises, car les meilleures idées germent parfois pendant la pause-café. En outre, la Scandinavie connaît une culture de discussion avec une hiérarchie assez plate où chacun ose dire ce qu’il a à dire au patron, ce qui est important pour l’atmosphère au travail et la motivation.

Or, la fika n’est pas qu’un bavardage avec un café et un gâteau à la main. En Suède, c’est un moment pour ralentir et apprécier les bonnes choses de la vie. Et nul besoin de café. Vous pouvez le faire seul(e), avec vos collègues ou amis, à la maison, au travail ou au parc. Le principal, c’est de le faire, et d’y réfléchir. Freiner et s’arrêter. C’est un luxe dans ce monde agité.

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