Tous les centres de vaccination de la région bruxelloise sont accessibles aux personnes à mobilité réduite et aux personnes porteuses d'un handicap. Sur place, des agents d'accueil sont disponibles pour aider et guider les personnes à mobilité réduite non accompagnées. © Belga

La vaccination à Bruxelles en six questions

Stagiaire Le Vif

Depuis ce lundi 19 avril, la plateforme bruxelloise d’inscription à la vaccination est ouverte aux citoyens. La capitale, en retard dans la campagne de vaccination par rapport aux Régions, demande 60 000 doses supplémentaires tandis que des initiatives sont mises en place pour faciliter l’immunisation sur son territoire.

1. Comment s’inscrire sur la plateforme Bru-VAX ?

Depuis ce 19 avril, le site Bru-VAX permet aux Bruxellois qui le désirent de prendre rendez-vous pour se faire vacciner. L’inscription est réservée uniquement aux personnes nées en 1965 ou avant. Celles qui sont nées en 1970 ou avant peuvent s’enregistrer sur la liste d’attente. Elles seront appelées s’ils restent des doses en cours de journée dans le centre où elles se sont inscrites.

L’âge des personnes en réserve sera étendu progressivement. « Nous n’avons pas voulu créer de frustration chez les gens. Si vous avez 20 ans, vous risqueriez d’attendre encore des semaines et des semaines sur une liste d’attente » a motivé le ministre bruxellois de la Santé, Alain Maron (Ecolo). Après l’expérience de l’engorgement du système dès le premier jour pour la plateforme Qvax dédiée à la Wallonie et la Flandre, le site bruxellois s’est préparé à faire face à une forte affluence.

La procédure de Bru-VAX est simplifiée : elle repose sur le numéro de registre national et le code postal. Pour éviter toute fracture numérique, le call center reste à disposition des Bruxellois. 230 agents sont déjà formés pour fixer des rendez-vous par téléphone au numéro 02/214.19.19.

Quand on prend un premier rendez-vous, on reçoit automatiquement la date de l’injection de la deuxième dose. Si celle-ci ne devait pas convenir, on peut toujours changer la date du deuxième rendez-vous en l’annulant sur Bru-VAX et en appelant le call center pour en définir une nouvelle. Pour l’instant, ce système est adopté « afin d’éviter un ralentissement de la vaccination. » Peu de personnes ont reporté leur deuxième rendez-vous jusqu’à présent.

Au sud et au nord du pays, Qvax a permis de vacciner plus de 10 000 personnes supplémentaires mises sur liste d’attente. À 11 heures ce lundi matin, Bru-VAX comptait déjà 2153 personnes inscrites pour un rendez-vous et 2000 personnes en liste d’attente.

2. Pourquoi Bruxelles est-elle en retard dans la vaccination ?

La vaccination est un peu plus lente à Bruxelles que dans les autres Régions. Jusqu’à ce jour, Sciensano détaille sur son site que 19,2 % des Bruxellois âgés de plus de 18 ans ont reçu leur première dose contre 25,6 % des Flamands et 25,2 % des Wallons. Cela s’explique par la moyenne d’âge plus jeune à Bruxelles et la résidence du personnel des hôpitaux et des maisons de repos vaccinés lors de la première phase à Bruxelles. Le Soir y consacrait un large dossier ce lundi matin.

3. Bruxelles va-t-elle demander des doses supplémentaires ?

Alain Maron (Ecolo) compte demander 60 000 doses supplémentaires à la task force vaccination pour compenser « l’effet navetteur ». « L’idée générale est que la vaccination des navetteurs ne peut pas ralentir celle des Bruxellois « , précise-t-on au cabinet du ministre de la Santé. « Il doit y avoir une compensation puisqu’on reçoit les doses en fonction de notre population, mais que l’on en utilise plusieurs dizaines de milliers pour des non-Bruxellois.  »

Le quota de répartition des doses est calculé sur base de la population concernée par la phase dans laquelle on se trouve. Par exemple, lors de la phase 1a, on a débloqué les doses sur base du nombre de résidents dans chaque maison de repos. Bruxelles n’a reçu que 7 % des doses puisqu’il y a moins de pensionnaires que dans les Régions. À l’inverse, lors de la phase qui intéressait le personnel de soins, Bruxelles a reçu 14 % des doses puisqu’elle concentre un grand nombre de professionnels de la santé travaillant sur son territoire.

D’un côté, il n’est pas sûr que les deux Régions accepteront de donner une compensation à la Région bruxelloise. L’argument des « navetteurs » avancé par le ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale se heurte à la réalité de notre petit pays. Les Flamands et les Wallons ont aussi vacciné des Hollandais, des Français et réciproquement. Il y a aussi tous ceux qui travaillent le long de la frontière linguistique. Et puis Bruxelles à tout intérêt à ce que ceux qui travaillent sur son territoire soient le plus vaccinés possible.

De l’autre côté, plusieurs interlocuteurs reconnaissent que Bruxelles est probablement la Région qui a fait et fera le plus « d’efforts ». C’est sur son quota qu’on vaccinera la majorité des grandes entreprises, les résidents non belges, les SDF ainsi que les Belges de l’étranger. « C’est un enjeu technique et pas politique. On veut simplement que chaque Région reçoive les doses proportionnelles à la population« , affirme Maron Alain.

4. Peut-on se faire vacciner à domicile ?

Les Services du Collège réuni de la COCOM ont mis en place des équipes mobiles. Celles-ci seront déployées pour la vaccination à domicile des personnes en totale incapacité physique de se déplacer dans un centre de vaccination. Cela concerne les personnes alitées depuis longtemps, les personnes présentant un handicap physique ou des problèmes psychiatriques graves ou les personnes qui ne peuvent pas se présenter à la vaccination par les moyens habituels en raison d’un autre état physique ou mental. Les personnes éligibles pour ce service ne peuvent s’inscrire pour la vaccination à domicile que via leur médecin généraliste. Les personnes qui n’ont pas de médecin traitant (1/3 de la population bruxelloise) peuvent contacter le 1710 (numéro d’appel pour les Bruxellois ayant besoin d’un médecin généraliste). Les premières vaccinations à domicile débuteront le 26 avril prochain. Normalement, la campagne à domicile devait commencer aujourd’hui. « Nous comptions sur les vaccins Johnson & Johnson, mais pour l’instant ils sont mis en pause. Les équipes mobiles attendent le feu vert pour utiliser ces vaccins « , explique le ministre Maron.

5. Des facilités de transport sont-elles mises en place pour les personnes à mobilité réduite ?

Les centres de vaccination ont été répartis sur le territoire bruxellois en accordant une grande importance à l’accessibilité pour le public. La STIB met des tickets gratuits à la disposition de la population bruxelloise pour se rendre dans un centre de vaccination de la région. Pour en bénéficier, chaque citoyen ayant reçu son invitation avec un code de vaccination peut en faire la demande en remplissant un formulaire via la plateforme web de la STIB.

Les personnes à mobilité réduite qui empruntent le service Taxibus de la STIB peuvent également se rendre gratuitement au centre de vaccination le jour de leur rendez-vous en réservant leur trajet via la « ligne accessibilité » habituelle au 02/515. 23. 65.

Par ailleurs, les mutualités proposent aussi un service de transport pour les personnes à mobilité réduite. Celles-ci sont invitées à consulter le site web de leur mutualité pour plus d’informations sur les conditions d’accès et d’intervention.

6. Peut-on choisir son vaccin ?

« Il n’y a pas de choix de vaccin », déclare Inge Neven, coordinatrice de l’équipe d’inspection d’hygiène de la COCOM. « Nous n’avons pas configuré le système de réservation de cette manière. Les lettres des vaccins ne figurent pas sur Bru-VAX« . Le nom du vaccin qui sera administré n’apparait sur le site qu’au moment de l’enregistrement final.

Malgré cela, beaucoup de personnes cherchent à savoir quel vaccin leur sera inoculé. « Si la personne insiste vraiment à avoir un autre vaccin et s’ils restent encore des slots de vaccins qui sont libres à certaines dates, elle peut appeler le call center pour fixer un rendez-vous à un autre moment« . Le but de ce service ce n’est pas de « faire du shopping vaccinal » auquel les autorités s’opposent, mais plutôt de tout mettre en place pour « vacciner le plus possible les personnes éligibles ».

Depuis l’interdiction d’administrer le vaccin AstraZeneca aux moins de 55 ans, plusieurs personnes ont appelé pour annuler leur rendez-vous avec ce vaccin, de peur de développer d’éventuels effets secondaires. Le ministre Alain Maron tient quand même à préciser que « les cas d’effets secondaires sévères avec AstraZeneca sont rares ou inexistants pour les plus de 55 ans« . Le vaccin a prouvé un taux d’efficacité à 100 % contre les formes les plus graves de la maladie, selon l’essai de la phase 3 du laboratoire AstraZeneca. Pour les formes moins graves, il en ressort une efficacité de 76 %. «  S’il y avait massivement des effets secondaires, cela aurait été bloqué par l’EMA (Agence européenne des médicaments)« , précise le ministre. Le rapport coût – bénéfice individuel et collectif est en faveur de tous les vaccins y compris AstraZeneca.

Valentina Jaimes

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