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La surmortalité d’une année sera-t-elle la sous-mortalité de l’année suivante?

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

S’il est certain que la surmortalité importante de 2020 a eu un effet modérateur sur celle de 2021, il est incorrect de dire que la surmortalité d’une année sera la sous-mortalité de l’année suivante.

Marquée par deux vagues d’épidémie de Covid et une canicule au mois d’août, 2020 a été particulièrement meurtrière: 17 000 décès de plus, soit près de 16%, que la moyenne des trois années précédentes. En tout, 126 850 personnes sont décédées en Belgique en 2020. Pour l’année 2021, Statbel a enregistré 112 298 décès. C’est beaucoup moins qu’en 2020, notamment grâce à la vaccination contre le coronavirus, mais toujours plus que la moyenne des années d’avant-pandémie.

S’il est certain que la surmortalité importante de 2020 a eu un effet modérateur sur celle de 2021, il est incorrect de dire que la surmortalité d’une année sera la sous-mortalité de l’année suivante, explique le biostatisticien Geert Molenberghs (UHasselt et KULeuven). « C’est ce que nous appelons « l’effet moisson »: si vous moissonnez tôt, vous récolterez moins durant la période de moisson proprement dite. Cependant, cet effet n’a pas empêché notre pays d’avoir encore une surmortalité démontrable pendant plusieurs semaines de 2021″, précise-t-il, estimant que seulement 15% des personnes décédées du coronavirus auraient succombé la même année s’il n’y avait pas eu de pandémie.

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