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La force du changement: combien de temps faut-il pour se débarrasser d’une mauvaise habitude ?

Quarante jours sans viande, 28 jours sans alcool,… il semble que c’est tendance de se priver de certains plaisirs de la vie durant un laps de temps. Mais combien de temps nous faut-il pour se débarrasser d’une mauvaise habitude ? Tentative de réponse.

Dans un contexte de recherche permanente de la perfection, il semble que se priver de nombreux plaisirs de la vie soit dans l’air du temps. Nous comprenons bien que de nombreux plaisirs sont coupables. Comme manger trop de viande, boire trop d’alcool ou encore gaspiller. Ou encore prendre trop souvent sa voiture, se vautrer devant la télé et aller dormir à des heures indues. Tout cela n’est certainement pas la meilleure chose à faire pour notre corps.

Après le succès de l’action « jours sans viande », voilà que se profile à l’horizon l’action « tournée minérale », soit un mouvement qui propose que durant tout le mois de février on fasse l’impasse sur l’alcool. Cela ferait des miracles sur notre corps. On nous promet un meilleur sommeil, plus d’énergie ou encore une plus belle peau et une perte de poids.

Amputation

C’est la première édition du genre. En Angleterre, il existe « Dry January », en Australie le « febfast » et chez nos voisins du nord le « Ik Pas ».

Si elle n’en est qu’à ses balbutiements, la campagne semble néanmoins avoir du succès chez nos compatriotes.

La période de 28 jours n’a pas non plus été choisie au hasard. C’est le laps de temps nécessaire pour se défaire d’habitude solidement ancrée. (Cela peut aussi être 21 ou 18 selon les experts).

Le fait que l’on ait observé qu’il fallait un temps déterminé pour désapprendre une habitude doit être attribué au chirurgien esthétique américain, Maxwell Maltz, qui a écrit dans les années 60 un best-seller : Psycho-Cybernetics . Dans cet ouvrage, il prétend que les gens qui ont été amputés ont besoin de 21 jours pour s’adapter au fait qu’ils ont un membre en moins. Il en a conclu de manière pas tout à fait scientifique que ce laps de temps correspond aussi à la durée nécessaire pour intégrer tous les changements importants de notre vie.

Dans les décennies qui ont suivi, le chiffre de 21 jours est resté. Et il faut dire qu’il y a une certaine logique derrière ce nombre jours. C’est long, mais pas insurmontable.

Deux mois

Néanmoins devant le peu d’empirisme de la démarche, cela ne surprendra personne qu’une étude de l’University College London soit arrivée à une tout autre conclusion. Les cobayes de cette étude avaient besoin d’au moins de 66 jours pour intégrer de manière durable des nouvelles et saines habitudes comme de manger des fruits ou de faire du jogging. Par ailleurs, la différence entre les personnes testées était énorme. Cela allait de 8 jours pour les plus rapides à 245 jours pour les moins appliqués. La force du changement dépend donc surtout de la personnalité, du cadre et de la motivation de la personne. Cela varie aussi fortement de l’habitude dont on souhaite se débarrasser. La cigarette, par exemple, est beaucoup plus addictive que le fait de ne pas savoir dire non.

Enfin, le fait qu’il existe une alternative joue aussi un rôle. Il est bien plus facile de se lancer dans quelque chose de neuf et de se défaire d’une habitude s’il y a quelque chose qui peut servir de remplaçant. C’est pour cela qu’il est plus aisé d’arrêter de fumer avec l’aide patch ou de pastille.

Malgré tout cela, la croyance populaire qui dit qu’il faut 21 jours pour se débarrasser d’une habitude a la vie dure.

Le livre ’21 dagen, 100 challenges’ de Wim De Bock & Pieter Vanderhaegen jure, qu’après trois semaines, on a une nouvelle vision de la chose, qu’une certaine routine est brisée et qu’une nouvelle voie s’ouvre devant nous.

Voici 5 défis tirés de ce livre que vous pouvez tenter.

1. 21 jours sans sucre

La consommation massive de sucre est responsable de nombreuses maladies comme l’obésité et le diabète. On a donc intérêt à supprimer le sucre de notre alimentation. Il faut tout de même veiller à dissocier le sucre raffiné et le sucre naturellement présent dans les aliments. Il est aussi utile de bien lire les étiquettes, car le sucre peut avoir de nombreux noms : sirop de glucose, dextrose, glucose, saccharose,…

Mais nul besoin de désespérer, une période de 21 jours sans sucre ajouté est possible. Tout comme de se passer de sucres rapides en les remplaçant par des pâtes complètes ou du pain gris.

Méfiez-vous des:

  • Des exhausteurs de goût et des sauces (mayonnaise et ketchup par exemple)
  • Des jus concentrés Yaourt (choisissez l’option sans sucre)
  • Graines, barres et biscuits de déjeuner
  • Des choses que l’on met sur son pain comme de la confiture, de la viande préparée, du choco, du miel.
  • La junk food (fast food, bonbons, boissons sucrées, plats préparés)

2. Jetez pendant 21 jours ce qui doit être jeté

Pendant 21 jours, faites le tri et jetez tout ce dont vous n’avez pas besoin et dont l’utilité probable dans un futur plus ou moins proche est égale au néant.

Pas d’excuses : ce dont on peut se débarrasser doit partir.

Pour beaucoup d’entre nous, il est très difficile de se séparer des choses. Ou ces objets ont une valeur émotionnelle ou bien on a l’illusion qu’on pourrait, un jour, en avoir besoin. Mais si l’on regarde la vérité en face on est bien obligé d’admettre qu’on peut tout à fait s’en passer. Poubelle !

3. Ne pas se plaindre durant 21 jours

Ronchonner un petit coup ne fait pas de mal. Laisser la pression s’évacuer ne peut pas non plus faire de tort et pourrait au contraire recharger les batteries. Mais c’est plus embêtant si cette tendance s’inscrit dans la durée et devient une façon de vivre. Tout peut être l’objet de critiques. On peut s’y consacrer du matin au soir, mais cela ne va pas vous rendre plus heureux pour autant. D’autant plus que cela plombe l’entourage. Il est donc positif de tenter de ne plus se plaindre durant 21 jours.

4. Une pause de 21 jours dans notre connectivité

Par de nombreux aspects, nous vivons de façon bien meilleure que nos ancêtres. Cela peut paraître farfelu, dit comme ça, mais l’auteur Steven Pinker nous le prouve à la lumière de nombreux chiffres glanés dans les statistiques. On n’a jamais eu aussi peu de chance de mourir suite à un acte violent. Il y a moins de guerres. Même le terrorisme a provoqué plus de morts dans les années 1970 qu’aujourd’hui. Mais si l’on suit l’actualité, on a l’impression que tout va de mal en pis. Or on oublie toutes les bonnes initiatives qui fleurissent à travers le monde. C’est un phénomène mieux connu sous le nom de « la banalité du bien ».

Or les informations, et surtout les mauvaises nouvelles, sont mauvaises pour la santé. Les attaques de panique augmentent la production de cortisol et perturbent le système immunitaire. Sans parler du fait que cela engendre potentiellement du stress chronique. De quoi se laisser couler dans le confort ouaté d’un monde sans JT.

5. Ne pas gaspiller de la nourriture pendant 21 jours.

En Europe, des centaines de millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année. En moyenne et par personne, cela revient à plus de 100 kilos et un budget de 150 euros par an.

Quelques conseils pour ne pas gaspiller :

  • N’achetez que ce dont vous avez besoin. Une liste pour vos courses est une aide précieuse.
  • Conservez votre nourriture au bon endroit
  • Les tomates, concombres, aubergines, paprikas, courgettes, carottes et oignons se conservent dans l’armoire.
  • Rassemblez vos restes et soyez créatif.
  • Congelez les tranches de pain frais et n’utilisez que celles dont vous avez besoin.
  • Coupez les morceaux de fruits et légumes gâtés et mangez le reste. Ces fruits peuvent parfaitement faire l’affaire dans un smoothie ou ces légumes dans une soupe.
  • N’hésitez pas à demander un doggy bag au restaurant. Pas besoin d’être gêné, souvent cela passe comme un compliment auprès du chef.

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