La Belgique rationne l'hydroxychloroquine, potentiel traitement contre le virus © belga

L’agence française du médicament alerte sur les « effets secondaires » des traitements contre le coronavirus

L’Agence française du médicament, l’ANSM, a averti que les traitements testés contre le Covid-19 pouvaient entraîner des effets indésirables graves et ne devaient « en aucun cas » être utilisés en automédication, alors que trois décès potentiellement liés à ces traitements ont été signalés.

« Une trentaine » d’effets indésirables graves, dont « trois décès », ont jusqu’à présent été signalés chez des patients atteints du coronavirus traités par Plaquénil (hydroxychloroquine) mais aussi d’autres médicaments tels que le Kaletra (un antiretroviral associant lopinavir/ritonavir), a indiqué Dominique Martin, le directeur général de l’ANSM.

Ces effets indésirables ont été signalés principalement à l’hôpital et les analyses sont encore en cours pour vérifier si les événements signalés sont imputables ou pas aux traitement reçus par les patients, a-t-il souligné, espérant de premières conclusions « d’ici la fin de la semaine ».

L’ANSM a placé sous « surveillance renforcée » depuis une quinzaine de jours tous les traitements expérimentés dans la prise en charge du Covid-19, « en particulier lorsqu’ils sont utilisés en dehors des essais cliniques (chloroquine, hydroxychloroquine, azithromycine, lopinavir/ritonavir, tocilizumab, colchicine) ».

« Il est bien normal qu’il faille essayer des traitements, compte tenu des circonstances, mais ça n’empêche pas qu’on doive exercer une surveillance, une pharmacovigilance sur ces produits », selon Dominique Martin.

A cet égard, l’hydroxychloroquine couplée avec l’antibiotique azithromycine, sous le feu des projecteurs depuis que le Pr Didier Raoult, directeur de l’IHU Méditerranée Infection à Marseille, a publié deux études controversées concluant selon lui à leur « efficacité » contre le coronavirus, mérite une « attention particulière », observe le directeur général de l’ANSM.

Leur association « potentialise le risque » de trouble du rythme cardiaque « qui peut conduire à un accident cardiaque », dit-il. Et cela est « encore plus vrai chez les patients qui souffrent du Covid », en raison de troubles métaboliques spécifiques à cette maladie.

Plusieurs traitements contre le coronavirus font actuellement l’objet d’essais cliniques en France pour évaluer leur efficacité et un décret a élargi leur utilisation à d’autres patients en état grave à l’hôpital.

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