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« Je ne crains pas la chaleur »: malgré la canicule, ils continuent le sport

Le Vif

Canicule ou pas, nombreux sont ceux qui n’hésitent pas à pratiquer le sport en plein soleil. Si certains disent ne pas « craindre la chaleur » et se considèrent suffisamment « entraînés », d’autres se veulent plus matinaux pour éviter les heures à risque.

« Je ne crains pas la chaleur, ça ne me fait pas peur. Je ne me dis pas que je vais rester chez moi lorsqu’il fait chaud. Je trouve ça mieux d’être là plutôt que d’avoir chaud dans le métro en chemise et costard », a expliqué lundi à l’AFP Romain, 33 ans, près du terrain de foot du stade Léo Lagrange, dans le XIIe arrondissement de Paris.

Sous un lourd de soleil de midi, il s’adonne torse nu à une séance en plein air à base de musculation et de corde à sauter.

« Je pense que ça dépend des organismes, certains sont HS lorsqu’il fait chaud, moi non. En plus, c’est agréable d’avoir l’impression de plus se dépenser en transpirant plus, même si je sais que c’est surtout de l’eau et qu’on brûle plus de calories en hiver », a-t-il ajouté.

En pleine canicule, la perte d’eau devient dangereuse lorsque le corps n’arrive plus à la compenser, a détaillé lundi pour l’AFP Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf).

« Ca s’appelle +l’hyperthermie d’effort+: c’est le moment où le corps ne peut plus faire face à la montée de température, vous avez une dégradation physiologique du corps qui fait qu’il ne peut plus lutter contre la chaleur et donc la température monte, ça fait un malaise et les organes ne font plus du tout leur travail », a-t-il précisé.

Pour se protéger des coups de chaleur, Félix, 16 ans, assure lui boire des « gorgées d’eau fraîche toutes les quinze minutes, dès qu'(il) en (ressentait) le besoin ». Il jouait lundi au basket avec des amis, également au centre Léo Lagrange, en fin de matinée.

« C’est un peu plus dur, on se fatigue plus vite mais je pense que ça va si t’es entraîné. Je retournerai jouer tout à l’heure vers 15 heures », poursuit-il, en soulignant qu’il pratique le basket six fois par semaine.

– Courir « à la fraîche » –

Solal, un ami de Félix, joue aussi beaucoup au basket et a pourtant concédé qu’il s’était déjà senti mal l’an passé, sous des températures similaires à cet été.

« Je suis devenu un peu blanc, je me suis mis à l’ombre pendant une vingtaine de minutes, j’ai bu beaucoup d’eau et ça allait mieux », a-t-il raconté à l’AFP.

La pratique d’un sport aux heures les plus chaudes figure parmi les causes de recours accru aux urgences, regrettait jeudi la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui défend le principe de la prévention en période de canicule, pointant notamment « des jeunes, des adolescents ».

Pour éviter tout risque de coups de chaleur, Patrick Pelloux prône une « règle simple: ne pas faire de sport entre midi et 17 heures à l’heure actuelle, même si on est sportif, c’est plus raisonnable ». Le sport dans cette tranche horaire peut être « très dangereux », insiste-t-il.

Une autre solution est une pratique matinale sous des « zones ombragées », selon lui. Ils étaient ainsi plusieurs à courir lundi vers 9H00 au Jardin des Plantes, à Paris.

Comme Denis, 68 ans. Il court tous les matins « à la fraîche » pour ne pas prendre de risque, et ce depuis 25 ans. « Je ne cours pas très longtemps, pas plus de quarante minutes, je bois beaucoup d’eau avant de partir et surtout, je ne cours jamais l’après-midi », a-t-il observé en marchant après son footing.

Pour les fous de sport qui souhaitent continuer à en pratiquer durant la journée, la meilleure alternative « reste les salles qui sont généralement très aérées, très ventilées et souvent climatisées », a conclu M. Pelloux.

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