L'asthme touche 300 millions de personnes dans le monde © iStock

Inhalateurs doseurs pour l’asthme: une empreinte de carbone très élevée

Stagiaire Le Vif

Selon l’OMS, environ 300 millions de personnes souffrent d’asthme dans le monde. On considère que l’asthme touche entre 1 et 18% de la population selon les pays. Les crises provoquées par cette maladie peuvent être soignées grâce à plusieurs types de médicaments, mais selon une étude britannique, l’un d’entre eux serait très nocif pour la planète.

L’asthme est une maladie du système respiratoire touchant les voies aériennes inférieures. Elle se traduit par une difficulté à respirer, un essoufflement, une respiration sifflante ou une sensation de pression dans la poitrine. Cette maladie chronique se traduit par des crises qui commencent généralement par une toux sèche suivie de difficultés respiratoires. Les crises peuvent être atténuées par des inhalateurs à poudre sèche, des aérosols doseurs ou encore des brumisateurs.

Le NHS (National Health Service, le Système de la santé publique du Royaume-Uni) a calculé son empreinte de carbone et a remarqué que les inhalateurs doseurs représentent 4% de leurs émissions de gaz à effet de serre. En 2017, plus de 50 millions d’inhalateurs ont été prescrits au Royaume-Uni et 70% d’entre eux étaient des aérosols doseurs du type à libérer du dioxyde de carbone.

Selon des chercheurs de l’Université de Cambridge, l’empreinte de carbone des inhalateurs doseurs utilisés par la majorité des asthmatiques serait équivalente à celle de la consommation de viande. En effet, les inhalateurs libéreraient des gaz à effet de serre qui entraîneraient le réchauffement de la planète. Ils affirment qu’opter pour un médicament « plus vert » comme un inhalateur à poudre sèche reviendrait à devenir végétarien.

Les experts britanniques expliquent que le remplacement d’un inhalateur doseur sur dix réduirait les émissions de dioxyde de carbone de 58 kilotonnes (soit 58 000 tonnes), ce qui équivaut à 180 000 allers-retours entre Londres et Édimbourg. Si chaque inhalateur doseur était remplacé par celui à poudre sèche, on économiserait entre 150 et 400kg de dioxyde de carbone par an, ce qui équivaut à l’empreinte de carbone pour la production de plus de 14kg de viande bovine (en tenant compte de l’élevage, de la consommation d’eau et de nourriture, du découpage et du transport)

Le Dr Alex Wilkinson explique: « Les gaz contenus dans ces réservoirs sont des gaz à effet de serre si puissants qu’ils peuvent contribuer de manière significative à l’empreinte de carbone des individus. Si vous utilisez un ou deux de ces inhalateurs chaque mois, cela peut représenter des centaines de kilos en dioxyde de carbone au cours d’une année, ce qui est similaire aux autres actions que les gens sont désireux de prendre pour réduire leur empreinte carbone, comme devenir végétariens.  » Il explique également que chaque cas est différent et qu’il faut passer aux médicaments plus verts uniquement avec l’accord d’un médecin. En effet, passer à un autre inhalateur peut s’avérer compliqué, car l’apprentissage d’une nouvelle technique est nécessaire. Il est donc conseillé de le faire avec un médecin généraliste ou une infirmière spécialisée.

Ceux pour qui il ne serait pas conseillé de changer de médicament peuvent également contribuer à la réduction du gaz à effet de serre. Selon le Dr Wilkinson, un inhalateur vide contient toujours du dioxyde de carbone. C’est pourquoi il est important de le recycler et non de le jeter dans une poubelle ordinaire comme 63% des gens le font. Selon lui, ramener les inhalateurs dans une pharmacie pour que ceux-ci soient recyclés permettrait d’économiser 512 000 tonnes de carbone.

Auteure: Margaux Glamocic

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