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Hépatite C : un nouveau traitement soigne 90 % des malades

Stagiaire Le Vif

De nouveaux médicaments permettent de guérir plus de 90 % des malades en trois mois. À plus de 60.000 euros, le traitement est pour l’instant trop coûteux pour soigner les 70.000 Belges touchés.

« Vous êtes guéri de votre hépatite C », voilà la nouvelle que les médecins pourraient bientôt annoncer à leurs patients. Réunis en congrès à Londres, les spécialistes du foie ont présenté une nouvelle combinaison de médicaments. Produits par cinq laboratoires, ils sont plus efficaces et provoquent moins d’effets secondaires.

Plus de 90 % des malades guéris

Le traitement de référence actuel associe le Peg-interféron et la ribavirine pour soigner les patients. Il doit être suivi entre six mois et un an et ne permet de guérir que 50 à 75 % des malades. Les médicaments actuels provoquent souvent de nombreux effets secondaires : fatigue, anxiété, troubles de l’appétit, etc.

La nouvelle combinaison d’antiviraux est beaucoup plus efficace. « On peut atteindre 90 à 100 % de patients guéris avec un traitement beaucoup plus court, entre huit et douze semaines. Et il ne provoque pas d’effets secondaires, donc les patients peuvent rester actifs et mener leur vie normalement », précise Christophe Moreno, hépatologue à l’Hôpital Erasme.

Disponible en Belgique en 2016

Les hépatologues, les spécialistes du foie, parlent d’une révolution. « L’hépatite C ne sera plus une maladie chronique à partir de la moitié de 2014 », a annoncé Jean-François Delfraissy, directeur de l’agence française de recherche contre les hépatites.

En Belgique, il faudra attendre deux ans pour avoir accès au traitement. « Il faut un an pour que l’agence européenne autorise les médicaments. Le traitement sera directement accessible dans certains pays, comme la France ou l’Allemagne. Mais en Belgique il faudra attendre une année en plus car une autorisation supplémentaire est nécessaire « , explique Christophe Moreno.

Plus de 60.000 euros par patient

Le traitement traditionnel coûtait déjà plusieurs centaines d’euros par mois aux patients. Le nouveau traitement, lui, affiche un prix mirobolant : plus de 60.000 euros pour trois mois de traitement.

Pour le patron d’un des fabricants, interviewé par France 2, le prix s’explique par l’efficacité du médicament. « Quand un traitement ne guérit que la moitié ou un tiers des cas, il y a énormément d’argent gaspillé pour rien. Les nouveaux médicaments, eux, guérissent 90 % des patients, donc finalement c’est un bon choix économique », a expliqué Michel Joly, président du laboratoire Gilead.

Traiter les 70.000 malades belges coûterait donc énormément d’argent. Il faudra attendre une décision politique en matière de santé publique, et des négociations avec les fabricants, avant de voir le traitement s’appliquer à tous les malades.

Pour Christophe Moreno, il est possible d’éradiquer la maladie pour 2030, mais à deux conditions. « Les nouveaux médicaments devront être plus accessibles. Et il faudra aussi mieux détecter la maladie pour la traiter dès qu’elle se manifeste. Car la moitié des porteurs du virus ne savent pas qu’ils sont touchés. Il ne sera donc pas possible de les soigner sans un meilleur dépistage », explique le spécialiste.

La maladie tue 300 Belges chaque année L’hépatite C est une maladie du foie causée par le virus VHC. Elle peut provoquer une cirrhose ou un cancer du foie. Le problème est que le virus peut évoluer lentement sans provoquer de symptômes particuliers. Beaucoup de personnes sont donc porteuses du virus sans le savoir.

L’hépatite C se transmet par le sang (échange d’aiguilles usagées, tatouages, etc.), et beaucoup plus rarement via des rapports sexuels non protégés ou par le lien mère-enfant. Au total, on estime que la maladie est responsable d’environ 300 décès par an en Belgique.

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