La ministre francophone de la Santé, Alda Greoli. © BELGA

Feu vert pour le dépistage de la mucoviscidose

Vincent Claes
Vincent Claes Rédacteur en chef - Le Journal du médecin

Le dossier du test de dépistage de la mucoviscidose était bloqué depuis la dernière Conférence interministérielle santé. En cause, les réticences de la ministre francophone de la Santé quant aux modalités de financement de ce test. Alda Greoli, favorable à l’organisation de ce dépistage, a décidé de soutenir cette indispensable mesure.

Le 20 novembre en Conférence interministérielle santé, la ministre francophone de la Santé, Alda Greoli, n’avait pas voulu suivre ses homologues, la ministre fédérale de la Santé publique, Maggie De Block, et le ministre flamand de la Santé, Jo Vandeurzen, en annonçant la mise sur pied d’un programme de dépistage néonatal de la mucoviscidose dans l’ensemble du pays. « Je suis tout à fait favorable au dépistage de la mucoviscidose, explique Alda Greoli au journal du Médecin. Plus vite ces patients sont pris en charge, plus leur qualité de vie s’améliore. Il y a une volonté politique de ma part d’arriver à un accord entre le gouvernement fédéral et les entités fédérées pour l’organisation de ce dépistage. »

La ministre Greoli veut aboutir à une solution mais met en garde contre les modalités de financement de ce test. « Pour réaliser ce test TIR, il faut faire des prises de sang et les analyser. Ces actes médicaux ne font pas partie des matières qui ont été transférées aux entités fédérées. Ils sont à charge de l’Etat fédéral. Or, le gouvernement fédéral veut nous faire prendre en charge tout le trajet du test : de sa réalisation à son analyse, dont le coût des actes médicaux. L’air de rien, le Fédéral veut réaliser un transfert de compétences. Les sommes en jeu ne sont pas mirobolantes mais nous risquons de mettre le doigt dans un engrenage. Ce n’est possible. »

Globalement, le coût de ce dépistage néonatal est estimé à 1,2 million d’euros. « Cela ne couvre que l’organisation du programme, la formation des professionnels… mais pas les actes », souligne Alda Greoli.

Malgré ses objections fondamentales, la ministre de la Santé des francophones, a décidé de ne pas bloquer la mise sur pied d’un dépistage de la mucoviscidose. « Il y a une véritable attente de la population et un besoin. » Le ministre flamand de la Santé, Jo Vandeurzen, avait déjà marqué son accord lors de la Conférence interministérielle. D’autant plus, que le dépistage systématique peut avoir des effets bénéfiques sur les finances de l’Inami.

1.200 patients

Ce dépistage systématique de la mucoviscidose chez les nouveau-nés existe depuis des années en France. Il ne permet pas de guérir cette maladie mais de prendre une série de mesures – telles que la kiné respiratoire, l’administration d’antibiotiques… – qui permettent d’améliorer la qualité de vie du patient. Le registre belge de la mucoviscidose recensait en 2013, 1.186 patients souffrant de cette maladie dans notre pays.

Faudra-t-il attendre une nouvelle réunion des ministres compétents pour finaliser ce dossier ? « Non, je vais proposer une réunion électronique », nous a confié la ministre Greoli.

Vincent Claes

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