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Faut-il considérer la cigarette électronique comme un produit pharmaceutique?

Fabricants et usagers de la cigarette électronique sont partis en guerre mardi contre un projet européen de réglementer ce produit, qui constitue selon eux une « révolution » sanitaire face au tabac.

Se prévalant de plus de 7 millions d’usagers en Europe, et d’un chiffre d’affaires ayant doublé depuis 2010, le secteur entend bloquer l’assimilation de la cigarette électronique à un produit pharmaceutique, préconisée par le projet de directive antitabac actuellement examiné par les instances européennes.

L’adoption d’une telle mesure, sur laquelle le Parlement européen doit se prononcer dans une semaine, bloquerait selon ses fabricants l’essor d’un produit constituant la première alternative efficace au tabagisme.

Le débat est aussi en cours entre les Etats membres à propos de ce secteur, que les grands cigarettiers commencent à pénétrer.

Considérer l’e-cigarette comme un médicament affecterait toute la filière, développée notamment en Grande-Bretagne, en France et en Allemagne, au vu de la lourdeur des investissements requis pour la mise en conformité, a plaidé mardi lors d’une conférence de presse Clive Bates, ancien fonctionnaire de l’agence britannique antitabac.

La suppression envisagée des arômes réduirait également quasiment à zéro l’attractivité du produit, renvoyant les consommateurs au tabagisme, a-t-il estimé.

Le texte, qui attend l’approbation du Parlement européen, préconise « d’harmoniser » les différentes règlementations en vigueur au sein des 28, en soumettant « tous les produits contenant de la nicotine à une règlementation relative aux médicaments ».

Il écarte en revanche l’idée de ne délivrer les e-cigarettes qu’en pharmacie, « compte tenu du potentiel de ce type de produits pour aider au sevrage tabagique ».

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