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Des scientifiques américains créent un embryon mi-humain mi-poulet

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

L’étude du professeur Ali Brivanlou, biologiste à l’université Rockefeller de New York, peut sembler à priori quelque peu étrange. Quel intérêt de créer un embryon hybride qui mélange des cellules de poulet et d’humain ?

Les résultats de cette étude hors du commun, et quelque peu controversée, ont été publiés dans la très sérieuse revue scientifique Nature le 23 mai 2018, rapporte le site Ulyces.co.

Le scientifique et son équipe sont parvenus à mélanger des cellules humaines artificielles avec un embryon de poulet. Dans quel but ? Comprendre la façon dont les cellules s’organisent au sein de l’embryon humain pour former à ses membres.

Les cellules souches embryonnaires humaines sont pluripotentes, c’est-à-dire qu’elles peuvent se différencier pour devenir des cellules spécialisées dans l’organisme : par exemple de la peau, des cellules nerveuses, des cellules osseuses, etc.

Le monde scientifique savait déjà que certaines cellules embryonnaires coordonnent la marche à suivre des autres cellules lors du développement. Grâce aux signaux moléculaires, elles donnent des ordres aux autres cellules.

Pour des raisons éthiques, aux États-Unis, il est interdit de pratiquer des expériences sur des embryons de plus de 14 jours. C’est pour contourner cette loi que Ali Brivanlou et son équipe ont cultivé des embryons humains artificiels en laboratoire. Au 14e jour, les scientifiques ont greffé ces cellules humaines sur des embryons de poulet âgés de 12 heures (qui équivaut au stade de développement de 14 jours chez l’humain).

Les scientifiques ont alors observé que les cellules humaines prenaient le dessus sur celles de poulet pour organiser le développement, créant une colonne vertébrale secondaire et un système nerveux. « À mon grand étonnement, la greffe n’a pas seulement survécu, mais elle a donné naissance à des structures merveilleusement organisées », expliquait le docteur Brivanlou au Sun.

Pour Martin Pera, chercheur sur les cellules souches au Jackson Laboratory dans le Maine, cela va permettre de comprendre plus précisément les problèmes de développement précoces chez l’embryon.

Après l’expérience, les embryons hybrides ont été détruits.

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