Des chercheurs de l’UZ Gent découvrent où se cache le virus du sida

Des chercheurs de l’UZ Gent ont franchi une étape importante vers l’éradication du VIH à long terme et la guérison du sida, en découvrant sa cachette, son réservoir viral. Le virus est contrôlé aujourd’hui grâce à des inhibiteurs de VIH, mais une rechute intervient en cas d’arrêt de prise de traitement car une petite quantité de virus reste toujours présente dans le corps du patient. Avec cette découverte, les scientifiques espèrent à terme pouvoir éliminer le virus.

Les personnes atteintes du virus du sida peuvent mener une vie relativement normale grâce aux derniers antirétroviraux. Cependant, un « réservoir » viral subsiste dans le corps, une charge virale jusqu’ici indétectable, où le VIH est en état latent. « Il se cache dans des cellules spécifiques du corps et reste donc sous le radar », expliquent les chercheurs Marie-Angelique De Scheerder et Linos Vandekerckhove. « Mais lorsque le patient interrompt la prise d’inhibiteurs du VIH, le virus peut ressurgir à partir de ces cellules et provoquer une poussée de la charge virale, un rebond viral. »

Cette découverte scientifique, présentée mardi à Gand, pourra aider à approfondir les recherches sur le VIH. « Nos travaux ont montré que, contrairement à ce que l’on pensait jusqu’ici, les cellules immunitaires qui se divisent activement sont co-responsables de ce réservoir viral. Ils montrent en outre que le rebond viral ne provient pas d’un seul organe ou type de cellule spécifique mais bien de différents types de cellules et parties du corps, comme le sang, les ganglions lymphatiques et le tissu intestinal. »

Onze patients séropositifs volontaires ont participé à l’étude et chacun a dû subir des examens approfondis. Des échantillons ont dans une première phase été prélevés. Dans un second temps, leur traitement a été interrompu. Les patients ont été étroitement surveillés.

Lorsque le virus effectuait un retour, il a été comparu avec celui des échantillons prélevés dans les différentes cellules et parties du corps, afin d’identifier le lieu où se cache le virus résiduel.

Plus de 37 millions de personnes sont atteintes du virus du VIH et environ tout autant d’autres y ont succombé depuis sa découverte en 1981. Le sida n’est aujourd’hui plus considéré comme maladie mortelle mais est plutôt catalogué comme « maladie chronique », grâce aux nouveaux traitements, qui restent toutefois onéreux. Et comme le système immunitaire reste atteint, les risques de maladies cardiovasculaires et de cancer sont donc plus élevés chez les patients séropositifs.

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