« Depuis quand a-t-on peur de se laver les cheveux? »

Il n’y a jamais eu autant de produits cancérigènes, perturbateurs endocriniens ou simplement nocifs. « Je n’ai pas envie de passer chaque fois ma liste de courses au crible » écrit notre consoeur de Knack Ann Peuteman. « C’est le boulot de l’Etat ».

Depuis quand est-ce qu’on a peur de se laver les cheveux?

« Trouve-t-on des parabènes dans ce produit? ». La vendeuse la regarde d’un air un peu ahuri. « Des parabènes ? De quoi parle-t-elle ? » Un flacon rose à la main, la cliente se dirige vers la vendeuse. Un peu plus tard, elles sont penchées ensemble sur le shampooing antipelliculaire dans l’espoir de lire les caractères beaucoup trop petits. Puis je vois la femme sortir du magasin. Sans shampooing. « Le risque est trop grand » dit-elle en partant. Mais depuis quand a-t-on peur de se laver les cheveux?

Régulièrement, on entend parler de substances qui nous rendent malades, dépressifs ou stériles. Il s’agit de substances chimiques que l’on trouve pratiquement partout : dans notre alimentation, dans les emballages et même dans les jouets en plastique. Plus rien n’est sûr. La sénatrice et gynécologue Petra De Sutter (Groen) évoque même « un scandale politique, plus grand que celui de Volkswagen ». On dit aux gens de sortir les repas micro-ondes de leur emballage en plastique avant de les réchauffer, d’aérer régulièrement la maison et de ne pas acheter de cosmétiques contenant des parabènes. D’où l’inquiétude de cette femme chez Kruidvat.

Certaines informations ne sont que légendes urbaines, mais d’autres sont vraies. Plus personne ne sait que penser. Quels produits acheter sans en subir les conséquences plus tard ? Même manger une tartine, ce n’est plus ce que c’était. On consacre des émissions radios entières à la question: est-il bon de manger du pain et si oui, ne vaut-il pas mieux opter pour du pain d’épeautre? Et les légumes ? Est-ce qu’il vaut mieux les cultiver soi-même ou les acheter au supermarché ? Et doivent-ils être bio, sans gluten ou végétaliens? C’est à vous décourager.

C’est un peu comme l’éducation des enfants: à l’époque les gens élevaient leurs enfants, tout simplement. Actuellement, il faut d’abord étudier une demi-bibliothèque et consulter une poignée de logopédistes, de psychologues pour enfants et d’autres spécialistes. Pareil pour les courses : pour être en sécurité, il convient d’abord de passer sa liste de courses dans Google. Eh bien, je n’en ai pas envie. Vraiment pas. En fait, ce n’est pas mon boulot. J’attends de l’Etat – que ce soit le nôtre ou au niveau européen – qu’il fasse en sorte que les supermarchés ne vendent pas de produits qui nous rendent malades. Je sais qu’il vaut mieux ne pas consommer trop de graisses et de sucres. Je n’ai même pas besoin de taxes spéciales pour ça. Mais je ne suis pas chimiste. Et même si je lisais tous les petits caractères sur l’emballage des produits que j’achète, ça ne m’avancerait à rien.

Cependant, les Etats qui doivent nous protéger disposent de spécialistes grassement payés capables de comprendre. Il est grand temps qu’ils fassent leur travail. Comme il faut.

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