Vaccin Johnson & Johnson © Reuters

Covid: les experts pas opposés à une seconde dose de Johnson & Johnson

Le Vif

Les experts mandatés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) élargissent la recommandation sur le vaccin Johnson & Johnson. Si une dose suffit, ils estiment désormais qu’une seconde peut être administrée de deux à six mois après.

Dans les pays où « l’approvisionnement est limité » ou des populations sont difficiles à atteindre, le scénario d’une seule dose protège des cas graves, a affirmé jeudi à la presse à Genève le président du comité d’experts de l’OMS sur l’immunisation (SAGE). Mais des indications de l’entreprise pharmaceutique et des études ont montré un avantage supplémentaire à recevoir une seconde injection.

Celle-ci devrait avoir lieu le plus possible dans un délai proche de six mois après la première, a ajouté l’expert mandaté par l’OMS. Parmi les autres questions discutées cette semaine par le groupe, les recommandations restent pour le moment les mêmes.

Les experts préfèrent toujours une vaccination avant tout des personnes qui ne sont pas encore immunisées plutôt que l’administration d’une troisième dose. Pour cette raison, malgré les déclarations de Pfizer et BioNTech sur une meilleure protection avec cette injection supplémentaire, ils n’y sont toujours favorables que pour les plus de 60 ans qui ont reçu du Sinovac et du Sinopharm et pour les personnes immuno-compromises.

Des études montrent que l’efficacité contre les cas graves diminue un peu après six mois, notamment pour les personnes plus âgées. La protection contre les maladies moins importantes est davantage réduite. Un certain nombre de gouvernements, dont la Suisse, ont autorisé une troisième dose, soit pour les personnes âgées, soit pour l’ensemble des adultes.

Mais le nouveau variant Omicron, présent désormais dans près de 60 territoires, montre l’importance d’une immunisation équitable dans tous les pays face à cette pandémie, a encore ajouté une responsable de l’organisation. Pour autant, les citoyens doivent suivre la politique dans leur pays, dit-elle. Il faudra attendre davantage d’indications sur Omicron avant une possible réévaluation par les experts.

Sur la combinaison de vaccins, ceux-ci appellent à une « approche flexible ». La meilleure solution reste de recevoir deux doses d’un même produit. Mais le mélange est également possible. Toutefois, les vaccins atténués ou inactivés comme Sinovac et Sinopharm n’ont pas été mentionnés comme possible seconde dose, lorsqu’une autre technologie avait été injectée pour la première, par le président du groupe de spécialistes mandatés par l’OMS.

Omicron : les pays riches mis en garde contre une ruée sur la 3e dose

Une responsable de l’OMS a demandé jeudi aux pays riches de ne pas se ruer une nouvelle fois sur les vaccins au détriment des pays pauvres, soulignant que la nécessité d’une troisième dose n’était pas prouvée scientifiquement face au variant Omicron.

Avec l’apparition de ce variant, « il y a un risque que les stocks mondiaux soient une nouvelle fois redirigés vers les pays à haut revenu qui veulent accumuler les vaccins pour protéger leur population jusqu’à l’excès », a déclaré le Dr Kate O’Brien, responsable de la vaccination à l’Organisation mondiale de la santé, lors d’un point de presse.

Mme O’Brien est membre du comité d’experts chargés de conseiller l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la vaccination (SAGE).

Mercredi, les entreprises Pfizer et Biontech, qui fabriquent l’un des vaccins à ARN messager contre le Covid-19, ont publié une étude affirmant que le sérum restait efficace contre Omicron si l’on administrait trois doses au lieu de deux préconisées pour les autres variants.

L’OMS s’est saisi des données de cette étude, a indiqué le Dr O’Brien et il se pourrait effectivement « que des doses supplémentaires permettent de mieux protéger contre Omicron », dit-elle mais « on n’en est encore qu’au tout début », a souligné le Dr O’Brien.

Une proportion importante de soignants et de personnes vulnérables dans les pays pauvres n’ont même pas reçu une première dose, alors que l’on manque de données pour affirmer que les doses de rappel sont indispensables pour éviter à la majorité de la population déjà vaccinée les formes les plus graves de la maladie.

La responsable de l’OMS a aussi souligné que le monde commençait seulement à s’attaquer à l’inéquité vaccinale, avec l’accélération des dons des pays riches et des livraisons plus fournies à destination des pays où le taux de vaccination reste très en deçà de ce qui serait nécessaire.

« Nous devons nous assurer que cela continue », a-t-elle insisté, soulignant qu’une nouvelle frénésie d’achat de vaccins par les pays riches ne ferait que prolonger la pandémie.

« D’un point de vue épidémiologique, ça ne marche pas et ça ne marche pas non plus du point de vue de la transmission si nous ne livrons pas de vaccins à tous les pays », a martelé la doctoresse.

« C’est de là où la transmission se perpétue que les variants vont venir », a-t-elle averti, appelant les pays à adopter « une perspective mondiale plus rationnelle sur ce qui va permettre d’éradiquer cette pandémie ».

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