Coronavirus : prendre l’avion est moins risqué qu’on ne le pense

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste Web

Un professeur du MIT a calculé la probabilité d’être contaminé dans un avion en pleine pandémie de Covid-19.

Si les vacances s’achèvent pour certains, elles débutent seulement pour d’autres. L’avion est un moyen de transport souvent privilégié lors des congés d’été, mais cette année, la pandémie a peut-être refroidi de nombreux vacanciers. Et ce, à cause du risque potentiel de contamination à la maladie Covid-19 dans des espaces clos.

Jusqu’à présent, plusieurs hypothèses ont été émises quant à la probabilité d’être infecté en plein vol, sans jamais rien de concret. Dans un premier temps, une vidéo avait été diffusée simulant la circulation de particules de salive infectées dans un avion. Des experts avaient même classé cette « activité » comme une activité à « moyen/haut risque ». Un risque qui a ensuite été démenti, ou en tous cas minimisé par les compagnies aériennes et les aéroports.

Philippe Verdonck, patron de l’aéroport de Charleroi, a lui-même tenu un discours rassurant à la mi-juin : « Il faut savoir que dans les avions, c’est assez « safe » grâce aux fameux filtres HEPA (High Efficiency Particulate Air (traduction: haute efficacité de filtration)). Toutes les trois minutes, l’air est filtré. Il est [donc] moins risqué d’être dans un avion que dans un bus », a-t-il ainsi affirmé à RTL.

Ce meilleur contrôle de la qualité de l’air dans un avion garantit-il pour autant une sécurité sanitaire, si pas totale, au moins partielle pour les voyageurs ? L’avion est-il réellement « plus safe » qu’un bus ? Une question à laquelle a tenté de répondre un professeur en Sciences du management ainsi qu’en statistiques au Massachusetts Institut of Technology (MIT).

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Un calcul de probabilités

Pour son calcul, le professeur Arnold Barnett a pris en compte de nombreux facteurs, notamment la probabilité d’avoir une personne infectée dans l’avion, mais également le risque que l’obligation du port du masque ne soit pas respectée et que les voyageur(euse)s entrent en contact.

Selon les résultats obtenus, le professeur estime que la probabilité de contracter la Covid-19 est d’environ 1 sur 4300 sur un vol de deux heures rempli (ndlr : aucun siège vacant), et de 1 sur 7700 lorsque tous les sièges du milieu sont laissés vacants. Le risque d’être contaminé lorsqu’on prend l’avion reste donc faible.

« Si vous êtes assis dans la rangée 16 et que quelqu’un de la rangée 12 passe près de vous lorsqu’il se rend aux toilettes, vous êtes très peu susceptible de développer la Covid-19 à cause de cette proximité momentanée, et ce, même si la personne qui passe près de vous est [elle-même] atteinte du coronavirus« , explique le professeur Barnett.

Il faut néanmoins préciser que le professeur du MIT a réalisé son calcul sur base des données des vols intérieurs aux États-Unis. La probabilité proposée dans son étude pourrait donc varier dans d’autres pays. Le professeur ajoute également que son travail n’a pas encore été vérifié par ses pairs, et qu’il ne peut donc pas être utilisé dans la pratique.

Rester prudent

Pour limiter les risques, il vaut donc mieux rester prudent. Les compagnies aériennes prennent toutes les mesures nécessaires, en imposant le port du masque dans l’avion, par exemple, ou en contrôlant la qualité de l’air intérieur grâce à un assainissement de l’air régulier.

Il n’y a pas que dans l’avion qu’il faut faire attention : il est tout à fait possible d’attraper le virus en se rendant dans les toilettes de l’aéroport, ou en touchant les sièges disposés dans les zones d’embarcation, même si le personnel de nettoyage veille au grain.

Il est donc préférable de respecter les gestes barrière pour s’assurer de sa propre sécurité et de celle des autres, notamment en se lavant régulièrement les mains : le gel hydroalcoolique doit être votre compagnon de voyage indispensable afin de désinfecter votre espace ainsi que les toilettes à chaque fois que vous vous y rendez. Brussels Airport rappelle que les produits liquides sont autorisés dans des contenants de maximum 100 ml, rassemblés dans un sac en plastique pouvant se refermer, transparent et d’une capacité maximale d’un litre.

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