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Comment la vie moderne détruit notre audition

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Les personnes qui vivent dans un environnement urbain sont plus exposées aux bruits. Les conséquences sur la santé, notamment l’ouïe, pourraient être plus importantes que ce qu’on imagine.

Le bruit de la circulation, des travaux, un brouhaha permanent… bref, un tapis sonore que certains d’entre nous finissent par ne plus entendre. Mais les conséquences n’en sont pas pour autant moins réelles. L’exposition au bruit est la cause principale de la perte d’audition évitable à travers le monde. A l’heure actuelle, cela représente un tiers des cas de perte auditive dans les pays développés, les citadins étant les plus à risque. Une récente étude, publiée dans la revue The Lancet, révèle par ailleurs que vivre dans une ville bruyante augmente le risque de dégâts auditifs que 64%.

Il vient d’où, ce bruit ?

Le bruit est mesuré en décibels (dB). Le décibel zéro équivaut à un silence presque complet, soit la chose la plus silencieuse que quelqu’un avec une ouïe saine puisse entendre. Une conversation normale est d’environ 60dB. Si vous devez élever la voix pour vous faire entendre, la source du bruit doit probablement être au-dessus de 87dB, précise The Independent.

On peut être exposé au bruit, par exemple, sur le lieu de travail (allant du brouhaha de l’open space au bruit d’un chantier de construction) ou dans notre vie sociale (concert, boîte de nuit,…). Mais on peut également être exposé à des bruits considérés comme « forts », auxquels on est tellement exposés qu’on finit par les oublier, comme des travaux routiers ou le bruit des transports par exemple (voiture, avion, transports en commun,…).

De nombreux pays imposent des règles de santé et de sécurité pour empêcher d’endommager l’audition des citoyens sur leur lieu de travail. « La réglementation européenne et belge concernant le bruit demande que chaque entreprise cherche à éviter ou, à tout le moins, réduire l’exposition des travailleurs à ce facteur de risque« , nous apprend le site du SPF Emploi. Les employeurs belges sont dès lors tenus d’évaluer les risques concernant l’exposition au bruit au travail et prendre les mesures de prévention nécessaires.

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Symptômes et conséquences

Mais les lecteurs de musique et les téléphones portables nous autorisent à dépasser un seuil acceptable avec rien de plus qu’un simple avertissement du fabricant. Un périphérique audio peut en effet dépasser les 100dB, et les casques spécialisés pourraient aller encore plus fort. Si ce niveau de bruit était présent sur le lieu de travail, le travailleur ne pourrait y être exposé plus de 15 minutes, au risque d’endommager gravement son audition.

L’exposition de longue durée à quelque chose de supérieur à 85dB, sans une protection auditive adéquate, est considérée comme potentiellement dommageable. En effet, des études sur les animaux ont démontré que même des quantités relativement modérées d’expositions aux bruits pouvaient causer des dommages au nerf reliant l’oreille interne au cerveau, précise The Independent.

Les personnes qui souffrent de pertes auditives sont aussi sujettes aux bruits fantômes, comme les acouphènes. Un autre symptôme potentiel est l’hyperacousie, une réduction de tolérance pour les sons ordinaires. Ces deux syndromes peuvent affaiblir les personnes qui en sont victimes car cela renforce le sentiment d’isolement et peut mener à d’autres troubles, comme la dépression. Cela réduit également la qualité de vie et pourrait provoquer une perte auditive plus conséquente en vieillissant.

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