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Comment l’érosion de la biodiversité favorise la propagation des virus et bactéries

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

L’érosion de la biodiversité n’entraine pas seulement des conséquences pour l’écosystème. Elle permettrait aussi à certaines bactéries et virus de se propager plus facilement avec de nombreuses conséquences sur la santé humaine, rapporte The Conversation.

À l’heure actuelle, les espèces animales disparaissent environ 100 fois plus rapidement que par le passé. Cela concerne tous les types d’espèces : oiseaux, reptiles et mammifères. Les estimations les plus optimistes montrent que la faune de la Terre est en train de subir sa sixième extinction de masse. Jamais depuis la dernière extinction de masse il y a 66 millions d’années – celle des dinosaures -, la planète n’a perdu ses espèces animales à un rythme aussi effréné.

Le rôle de l’activité humaine dans ce phénomène est de plus en plus démontré par la communauté scientifique qui considère même que nous sommes entrés dans une nouvelle ère géologique : l’anthropocène.

Les scientifiques affirment également que ces extinctions n’ont pas seulement des conséquences sur l’écosystème, mais également sur la santé humaine par la propagation des virus et des bactéries.

En effet, près de 75 % de ces maladies infectieuses émergentes chez l’homme sont partagées avec des animaux sauvages. Il s’agit de zoonoses, des maladies pouvant se transmettre entre les animaux et les humains.

Une grande partie de ces maladies utilisent différentes espèces pour se propager. Or l’érosion de la biodiversité perturbe le cycle naturel de transmission de ces agents pathogènes.

Dans le cas des espèces qui se nourrissent de sang (comme la tique et le moustique) lorsqu’elles piquent un animal infecté, elles deviennent « vecteur » du virus ou de la bactérie. Lors de leur prochain repas, elles transmettront la maladie à leur hôte. Les tiques et les moustiques sont dès lors capables d’infecter des populations humaines en servant de « pont » entre les espèces animales infectées et l’homme.

Mais il existe également des espèces appelées « cul-de-sac », qui sont porteuses de l’agent pathogène, mais qui ne le transmettent pas. Or les scientifiques ont constaté que ces espèces sont plus présentes lorsque la biodiversité est riche. Donc plus la biodiversité est riche, plus l’agent pathogène va se « diluer » parmi les espèces.

Dans le contexte actuel, les scientifiques supposent que les espèces « cul-de-sac » seront les premières à disparaitre, car elles sont moins nombreuses et plus vulnérables.

Cependant, cet « effet de dilution » fait toujours débat au sein de la communauté scientifique. Prédire quelles espèces disparaissent en premier est particulièrement complexe. L’effet de dilution ne peut donc être érigé en règle générale. D’un autre côté, les scientifiques constatent également que plus il y a d’espèces animales, plus il y a d’agents pathogènes en présence.

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