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Comment l’environnement extérieur influence le fonctionnement du cerveau

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Sommes-nous davantage capables d’effectuer une tâche dans un laboratoire ou dans une rue animée ? Selon une étude, les stimuli du monde extérieurs pourraient jouer un rôle sur notre efficacité.

Selon une récente étude publiée dans la revue Brain Research, être dehors pourrait influencer notre cerveau de manière assez surprenante. « Votre cerveau semble devoir travailler plus fort et est moins efficace » lorsque l’on est à l’extérieur, explique Kyle Mathewson (Université de l’Alberta, Canada). L’étude a surveillé l’activité cérébrale de 12 personnes lorsqu’ils écoutaient une série de sons. Les participants devaient alors presser un bouton lorsqu’ils entendaient un ou deux sons. L’expérience comparative a été menée dans deux environnements différents : une première fois assis dans le calme du laboratoire, une seconde fois en faisant du vélo à l’extérieur. L’objectif de ce test était de voir comment le cerveau se comportait et réagissait dans les deux cas, et s’il était modifié par une activité classique en plein air, comme le vélo.

Il en est ressorti que lorsque les participants étaient dehors, leur cerveau ne répondait pas avec autant de vigueur à la tâche à accomplir. Cela peut s’expliquer par le fait que l’attention est parasitée par des stimuli continus, propres au monde extérieur. Tout ce qui nous entoure est source de distraction : du bruit à la vue de la circulation, en passant par les oiseaux et les conditions météorologiques. « Toutes ces sensations supplémentaires sont en quelque sorte en concurrence avec la tâche que vous faites », ce qui force le cerveau à redoubler d’efforts pour arriver au même résultat que dans un environnement calme. Selon l’étude, l’activité « vélo » en tant que telle ne semblait, par contre, pas faire de grandes différences sur l’activité cérébrale, précise le Time. De même que ce n’est pas vraiment le facteur « extérieur » qui joue le plus dans cette expérience, mais bien le flot incessant de stimuli qui détournent le sujet de sa tâche principale.

Pour Mathewson, d’autres recherches sont désormais nécessaires, notamment avec des tâches plus complexes pour saisir à partir de quel moment le cerveau flanche. Il souhaite également déterminer à l’avenir si ces changements cérébraux sont positifs ou négatifs. Il est en effet convaincu que le type d’environnement extérieur peut aussi avoir une influence différente (rue animée, pré calme…). D’autant que de nombreuses études ont déjà démontré les avantages, pour le cerveau et la santé en général, de passer du temps au contact de la nature. Mathewson place désormais de grands espoirs dans les nouvelles technologies permettant d’étudier le cerveau, qui offrent un « nouveau champ d’études des gens dans leur habitat naturel ».

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