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Booster Covid: un scénario plutôt inattendu dès fin avril ?

Noé Spies
Noé Spies Journaliste au Vif

Le gouvernement envisage sérieusement d’octroyer un deuxième rappel de vaccin covid, dès ce printemps, même si l’efficacité scientifique de ce second booster reste à démontrer. Le choix du timing pose question, alors que les autorités locales souhaite de la clarté rapidement.

Différentes autorités locales ont été informées, la semaine passée, qu’elles feraient mieux de se préparer à un « rappel de printemps » pour les personnes âgées et les groupes vulnérables. Ce rappel interviendrait bien plus tôt que prévu initialement.

Jusqu’ici, le scénario le plus plausible était une piqûre de rappel supplémentaire à partir de septembre pour les personnes les plus vulnérables. Après ce groupe cible arriveraient alors les soignants et autres personnes âgées. Puis éventuellement toute la population. Mais au lieu de septembre, la campagne de rappel pourrait être déployée auprès de tous les groupes âgés et vulnérables d’ici fin avril ou mai, selon les informations du Morgen. En principe, le Conseil supérieur de la santé émettra une recommandation à ce sujet la semaine prochaine.

Assez de preuves scientifiques?

L’Agence de la santé a qualifié hier ce rappel de printemps de « scénario très probable », mais aucune décision n’a encore été prise. Pour le moment, il est encore difficile d’estimer s’il est utile de booster maintenant. Et donc, tous les scénarios restent ouverts, c’est-à-dire un second booster soit avant, soit après l’été.

Ce faisant, les autorités tiennent compte de divers éléments. « Avril sera un mois très important pour collecter plus de données », explique le vaccinologue Pierre Van Damme (UAntwerp) au Morgen. En point de comparaison, comme souvent durant la crise sanitaire, Israël, où le deuxième rappel réduit encore plus la mortalité. « Mais nous avons besoin de plus d’études scientifiques sur les effets précis », explique Van Damme au quotidien néerlandophone.

Choisir le bon moment pour une nouvelle campagne de rappel est « crucial ». « Pour l’instant, les chiffres des soins intensifs ne sont pas trop mauvais. Si on booste trop tôt, l’effet sera peut-être déjà dissipé par la période hivernale. On peut aussi choisir d’attendre un vaccin adapté, meilleur. Si nous le recevons d’ici juin, nous pourrons peut-être opter pour un rappel d’été. »

Les deux inventeurs allemands du vaccin Pfizer/BioNTech ont déclaré dans une interview accordée au Standaard qu’au cours du mois d’avril, ils pourront « expliquer les données des études cliniques avec un vaccin modifié » pour le variant Omicron. L’Agence européenne des médicaments (EMA) doit alors décider si le vaccin peut être commercialisé sur cette base, ou non.

Soutien populaire et politique?

Mais les études scientifiques sur les vaccins ne sont pas les seules à jouer un rôle dans la décision d’octroyer une nouvelle dose de rappel. Van Damme souligne que le gouvernement tient également compte du fait que les gens deviennent un peu fatigués. « Si nous commençons une nouvelle campagne, il doit y avoir un soutien suffisant. »

Le ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit) émet une position claire dans De Morgen. « En toute honnêteté : nous n’avons pas fait assez de rappels », dit-il, clairement déçu. « Nous sommes beaucoup trop satisfaits des résultats de la campagne de rappel. Alors que, désolé, mais ce n’est pas assez bon. 61% de la population totale est boostée, environ 75% des adultes. La vérité ennuyeuse est que c’est trop peu. »

Vandenbroucke a ajouté qu’il est encore difficile de déterminer quel scénario de vaccination sera suivi. « Il peut y avoir un deuxième rappel pour le personnel soignant et les personnes âgées, mais il y a des doutes sur une l’utilité d’une nouvelle injection pour l’ensemble de la population. »

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