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Bien-être: le « niksen », ou l’art subtil de ne rien faire

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Après le hygge danois et le lagom suédois, les médias internationaux ont identifié une nouvelle tendance bien-être, venue tout droit des Pays-Bas : le  » niksen « . Autrement dit, l’art de ne rien faire.

Cela illustre bien le paradoxe des vacances : on veut en profiter pour prendre du bon temps et se détendre, mais une certaine pression due à l’organisation apporte aussi son lot de stress. Et selon les médias internationaux, le Time et l’édition australienne de Vogue en tête, il y a un art de vivre typique à nos voisins néerlandais qui pourrait arranger ça : le « niksen » (de « niks » en néerlandais, « rien »), ou l’art de ne strictement rien faire. Une pratique bien plus difficile à mettre en oeuvre qu’on ne le pense, vue comme un antidote au stress et au burn-out, explique De Standaard.

Ne rien faire, ça s’apprend !

Une nouvelle tendance bien-être, digne successeur du « hygge » danois et du « lagom » suédois, qui serait fortement recommandé pour notre santé, ajoute encore De Morgen. Comment ? C’est « un acte positif, sans avoir le sentiment de culpabilité ni la connotation négative de la procrastination. Contrairement à la pleine conscience, qui prêche la présence dans l’ici et maintenant, les pensées peuvent errer en toute liberté », écrit Vogue.

Pour pratique le « niksen » de manière efficace, une seule condition : le faire sans objectif concret, et sans tenter de réaliser quoi que ce soit d’autre. Ne rien faire du tout peut paraitre simple, mais cela demande de l’entrainement pour lâcher prise à 100%. Commencez par quelques minutes par jour, en allongeant le temps quotidiennement, conseille Carolien Hamming, directrice d’un centre de coaching pour stress et burn-out, au Time : « Osez être paresseux. Il s’agit de laisser la vie suivre son cours et se libérer de toutes ses obligations ».

Si l’esprit et le corps sont constamment en activité, difficile de se détendre le soir venu. « Trop souvent, nos corps sont en stand-by au lieu d’être juste à l’arrêt », dit Hamming. Mais ne rien faire ne signifie pas forcément être affalée sur son canapé, immobile. Cela peut aussi prendre la forme d’un repos plus spirituel. Les experts conseillent par exemple d’aller se promener, la marche étant dans le même temps un excellent moyen de se détendre et d’être plus créatifs et concentrés. On peut aussi aller observer la nature, ou colorier.

Savoir-faire assumé

La Polonaise Olga Mecking, qui vit aux Pays-Bas, a placé ce phénomène sur la carte mondiale l’an dernier en écrivant sur un blog à ce sujet. Dans le New York Times, elle a récemment donné des conseils sur la façon de mettre le « niksen » en pratique. « Résistez à la culture de la pression. Si vous ne faites rien, assumez-le. Si quelqu’un vous demande ce que vous faites pendant une pause, répondez-lui simplement : ‘Rien’. » Quid de la culpabilité et l’impression de perdre ce temps précieux qu’on pourrait consacrer à autre chose ? « Ne considérez pas le niksen comme une forme de paresse, mais comme un savoir-faire important », répond-elle.

Dégager du temps pour ne rien faire ne devrait en outre pas être réservé aux vacances et aux week-ends. Pour certains, il conviendrait même de l’intégrer au cycle de travail, car laisser son esprit se balader augmente in fine la productivité, l’efficacité et la créativité. Une méthode qui recommande donc de prendre son temps, et de perdre son temps, dans un monde où tout va (trop) vite.

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