En 2014, des Urgences flambant neuves voient le jour après 22 mois de travaux et pour un coût de 15 millions d'euros. © BELGA

Au coeur des Cliniques Saint-Luc- Jour 3: 40 ans d’histoire… de la médecine

En 4 décennies, de nombreuses avancées et premières médicales ont eu lieu à Saint-Luc qui fête ses 40 ans cette année. Mais elles concernent aussi l’ensemble du monde hospitalier belge et mondial. Et bien sûr, au premier chef, les patients. Voici un assez large regard dans le rétroviseur en quelques découvertes-clés.

En 1976, l’aventure commence. Le 23 août, très exactement, les Cliniques universitaires Saint-Luc ouvrent leurs portes et accueillent les premiers patients. Sept ans ont été nécessaires pour construire l’hôpital de l’UCL, l’un des plus modernes d’Europe, qui compte alors 901 lits et s’étend sur un site de 40 hectares. Si loin déjà. La même année, a lieu la première intervention chirurgicale à la fin de l’été. Il s’agit d’une ablation de la vésicule biliaire (cholécystectomie).

En 1981 l’hôpital réalise une première belge : la séparation des jumeaux siamois âgés de six mois. 3 ans plus tard, est pratiquée la première greffe du foie sur un enfant. En 2014, plus de 300 greffes hépatiques pédiatriques par donneur vivant ont été réalisées par l’Unité de transplantation hépatique.

Il faudra attendre 1987 pour qu’on procède à la première amputation totale de la langue (glossectomie) et à sa reconstruction avec une portion d’estomac.

Voyageons avec notre Time machine et projetons-nous en 1990 pour une autre première en cardiologie dans notre pays : le placement d’une ombrelle de Rashkind qui ferme le canal artériel (censé se boucher naturellement à la naissance) d’un petit patient. Cette intervention est réalisée par cathétérisme, en lieu et place d’une ligature par chirurgie.

Début du 21e siècle : la clinique néolouvaniste ouvre un Centre du Cancer. En même temps, l’hôpital se dote d’un hall flambant neuf (le même qui accueille 10.000 personnes par jour) et trois nouvelles techniques chirurgicales – chacune des premières belges ! – sont mises au point par le Service de neurochirurgie de Saint-Luc pour traiter l’épilepsie réfractaire, c’est-à-dire résistante aux traitements médicamenteux traditionnels. Ces techniques consistent à neutraliser le foyer épileptique (à l’origine des crises) pour empêcher la propagation de l' »orage électrique » dans le cerveau. Et, ainsi, enrayer les crises d’épilepsie.

L’année suivante, le Pr Benoît Lengelé, chef du Service de chirurgie plastique, fait partie de l’équipe médicale belgo-française qui réalise la toute première greffe partielle de visage (menton, lèvres et nez) au monde. La même année, est créée l’Unité de chirurgie de jour et deux ans plus tard, est inauguré le nouveau Service des Soins intensifs.

Unique en Belgique à l’époque : CytoCare©, un robot qui prépare des solutions de chimiothérapie injectables de façon automatisée, est mis en service à la Pharmacie de Saint-Luc en 2011. Première mondiale toujours en 2011: les Services ORL et de pneumologie de Saint-Luc mettent au point un nouveau traitement pour les apnées du sommeil: la stimulation du nerf hypoglosse. Il s’agit de redonner du tonus au nerf moteur de la langue en plaçant une électrode qui lui envoie un léger courant électrique toute la nuit.

En 2014, des Urgences flambant neuves voient le jour après 22 mois de travaux et pour un coût de 15 millions d’euros. L’espace de près de 3.500 m2 accueille plus de 65 000 patients par an. C’est l’année du fameux investissement polémique en collaboration avec l’UZ Leuven d’un nouveau centre de protonthérapie. Cette forme innovante de radiothérapie (qui n’est actuellement pas disponible en Belgique) permet d’irradier certaines tumeurs cancéreuses (comme des tumeurs développées dans l’oeil) tout en préservant un maximum les tissus sains environnants. Le bâtiment est en construction à l’UZ Leuven et devrait être opérationnel en 2019. Un Institut pour les maladies rares voit également le jour.

Anodin en apparence : en 2014 pour aider les visiteurs à mieux s’y retrouver au sein des Cliniques, un système de routes est mis en place. Le principe est simple : chaque unité, service ou centre de Saint-Luc possède un numéro. Il suffit de suivre les panneaux correspondant pour arriver à destination. Facile ! Nous l’avons essayé et ça marche. C’est comme dans les hôtels.

2015 : Pour la première fois en Belgique, la valve mitrale (située dans le coeur) d’un patient âgé est réparée à coeur battant. Le risque chirurgical étant élevé, il n’était pas question de pratiquer cette intervention « à coeur ouvert ». Les chirurgiens cardiaques de Saint-Luc ont donc implanté des cordages artificiels pour réparer la valve défaillante sans arrêter le coeur et donc, sans circulation extracorporelle.

Au même moment, les Prs Vikkula et Boon découvrent que la rapamycine (médicament anti-rejet après une greffe) permet également d’améliorer de façon impressionnante la qualité de vie des patients atteints de malformations veineuses, notamment en réduisant leur taille et/ou les douleurs qu’elles causent. Une grande avancée et un espoir pour les personnes atteintes de ces malformations veineuses difficiles à traiter.

L’année d’après, Saint-Luc implante le plus petit pacemaker au monde et acquiert un CT Scanner spectral. Par rapport à un scanner classique, cet appareil de pointe permet de retirer davantage d’informations et de précision dans les images obtenues, sans dosage plus élevé de rayonnements. Le patient est moins irradié.

En 40 ans, la médecine a donc connu des révolutions mais aussi surtout des évolutions de techniques existantes. Reste maintenant à percer les mystères de la biologie moléculaire, héritière d’au moins 3,6 milliards d’année…

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