Les résultats d’un essai clinique baptisé « Bacloville », lancé en 2012, ont été livrés ce week-end à Berlin lors du Congrès mondial sur l’alcoolisme, rapporte L’Obs.
Le baclofène est un relaxant musculaire commercialisé depuis 1975. Il a fait parler de lui comme remède contre l’alcoolo-dépendance pour la première fois en 2008, lorsque Olivier Ameisen, un cardiologue devenu alcoolique, a publié son livre intitulé « Le dernier verre » dans lequel il racontait comment une guérison et une suppression de l’envie de boire a été possibles grâce au baclofène. Il est décédé en 2013.
Grâce à ce témoignage, des études plus approfondies sur l’alcoolisme et une guérison possible grâce à ce médicament ont été envisagées.
En 2012, l’essai clinique « Bacloville » a ainsi été lancé en France : 320 consommateurs à haut risque ont participé à l’étude dans 60 centres répartis dans toute la France. Les résultats sont très encourageants : 56,8 % des patients qui ont pris du baclofène à haute dose pendant un an ont réduit considérablement leur consommation d’alcool ou sont devenus abstinents. Dans le groupe sous placebo, ils n’étaient que 36,5 %.
« C’est un succès », s’est félicité Philippe Jaury, professeur de médecine générale à l’université Paris-Descartes et coordinateur de Bacloville, auprès de L’Obs. « La coopération entre les hôpitaux, Paris-Descartes et les médecins généralistes qui ont suivi les malades a été très bonne. »
Le laboratoire Ethypharm aurait déjà racheté les résultats de l’étude en vue d’obtenir une « Autorisation de mise sur le marché ». Pour l’instant, le médicament ne dispose que d’une recommandation temporaire d’utilisation pour lutter contre l’alcoolisme.