(Belga) La commission des Affaires Intérieures du parlement bruxellois a décidé jeudi de procéder à des auditions avant de se prononcer sur une proposition d’ordonnance d’élus de la majorité PS-Ecolo-cdH et Open VLD-CD&V-Groen visant à autoriser le choix entre le cercueil et le linceul, jusqu’à présent interdit, en vue de l’ensevelissement en Région-capitale. La demande a été formulée par la présidente de la commission Martine Payfa (FDF-opposition) alors que dans la majorité, on était d’abord tenté de passer rapidement au vote de la proposition, a indiqué l’élue FDF, interrogée par Belga au terme de la séance.
Le texte co-signé par Ahmed Mouhssin (Ecolo), Eric Tomas (PS), Hamza Fassi Fihri (cdH), René Coppens (Open VLD), Walter Vandenbossche (CD&V), et Elke Van den Brandt (Groen) s’inscrit dans la droite ligne de l’accord de gouvernement bruxellois qui prévoit « la poursuite de la mise sur pied d’égalité des différents cultes reconnus et la laïcité organisée… ». Selon Martine Payfa, la proposition constitue un copier-coller d’un décret de la Région flamande adopté il y a une dizaine d’années. La Wallonie a quant à elle refusé de s’engager sur cette voie, lorsque la question a été évoquée dans le cadre de la réforme de la législation sur les cimetières en 2009. Le parlement régional avait estimé à l’époque que le linceul allait compliquer le travail des fossoyeurs et constituait une source de problèmes de salubrité publique, a expliqué la députée Chantal Bertouille (MR), spécialiste de la matière. Pour la présidente de la commission du parlement bruxellois, il est opportun d’en savoir davantage sur le retour d’expérience en Flandre et les questions de salubrité publique. Certains cultes, comme l’islam, prescrivent aux pratiquants de procéder à l’ensevelissement dans un linceul en 24 heures, mais les communes bruxelloises n’autorisent pas l’enterrement dans un délai de moins de trois jours, a-t-elle fait observer. Pour Mme Payfa, le contenu de la proposition a tout à gagner d’une prise en compte des expériences vécues. D’après elle, devraient être entendus des représentants de la fédération nationale des pompes funèbres, de l’intercommunale des cimetières musulmans et du service d’Etat civil de l’une ou l’autre ville flamande. (Belga)