This picture shows a sculpture by Lebanese Artist Charles Nassar made out of artilley shrapnels in the village of Remhala, South of Beirut, on March 07, 2019. - There is a violinist, a farmer tilling his field, and a cockerel with a propeller for a head. All were once rockets, artillery shells, or bullets falling on Lebanon's battlefields. In a celebration of tradition and memory, artist Charles Nassar has been transforming the dark, wrangled remains into sculptures. "I hate shrapnel, but I also love it at the same time," said the 54-year-old sculptor with a neat salt-and-pepper beard, from a garden south of Beirut. (Photo by JOSEPH EID / AFP) © AFP

Un artiste libanais donne une nouvelle vie à des engins de la mort (en images)

Le Vif

Dans le village de Remhala, au sud de la capitale Beyrouth, des dizaines d’oeuvres d’art sont exposées dans le jardin de Charles Nassar, 54 ans. Des restes de roquettes, d’éclats d’obus et de munitions sont désormais réincarnés en un violoniste, un agriculteur labourant son champ ou un coq à la queue ondulée et à la tête faite à partir du propulseur d’un missile.

« Je déteste les éclats d’obus mais en même temps je les aime », confie le sculpteur à la barbe poivre et sel.

Petit pays multiconfessionnel de l’est de la Méditerranée, le Liban a été secoué ces dernières décennies par de nombreux conflits. Des pluies de métal se sont abattues sur le pays durant la guerre civile (1975-1990), puis lors du conflit en 2006 entre le mouvement chiite libanais Hezbollah et Israël, et l’année d’après pendant des affrontements dans un camp palestinien.

M. Nassar a été contraint de quitter le Liban lors de la guerre civile, durant laquelle sa grand-mère a été tuée. Des représentations de cette dernière et d’autres figures du passé de l’artiste sont exposées dans son jardin. Dans un coin, une sculpture de sa grand-mère ramassant des escargots jouxte une autre de son père qui trait une vache. D’autres êtres de métal incarnent une femme faisant cuire du pain dans un four traditionnel, et plus loin, un fermier récoltant du blé.

« Les éclats prennent des formes dans mon esprit. Ils me guident vers ce que je devrais en faire », explique l’artiste. M. Nassar a commencé par sculpter ces figures à Beyrouth, mais après la guerre, il a décidé de les exposer sur ses terres à Remhala. Il fait état de 250 créations, dont 150 vendues et qu’il travaille à remplacer.

« Je ne veux pas rappeler aux gens la guerre », assure M. Nassar, qui espère plutôt que ceux qui gardent un mauvais souvenir des éclats d’obus « commencent à les apprécier ». « J’essaie de transformer le noir en blanc, quelque chose de négatif en quelque chose de positif ».

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