Objectif : récupérer de l'énergie dans les ondes qui nous environnent pour alimenter les appareils électroniques. © Getty images

Quand le wifi devient électrique

Rosanne Mathot
Rosanne Mathot Journaliste

Gadget ou révolution technologique ? Une invention du Massachusetts Institute of Technology permet de récupérer un courant électrique induit par les rayonnements wifi afin d’alimenter des appareils électriques. Exit piles ou batteries polluantes, chargeurs ou problèmes d’adaptateur secteur. Bonjour, l’économie d’énergie !

Rappelons que les ondes wifi sont déjà des phénomènes électriques puisqu’il s’agit d’ondes électromagnétiques, destinées à transporter des données. Précisons aussi que notre titre  » Quand le wifi devient électrique  » est une sérieuse (mais nécessaire) vulgarisation, tant le sujet est difficile à résumer. Soulignons encore que le dispositif potentiellement révolutionnaire présenté par le MIT ne  » capte  » pas l’énergie des ondes wifi pour les transformer en courant, une onde étant déjà une énergie capable d’induire un courant.

Cela étant posé, revenons-en à l’innovation du MIT : la machine récupère donc une partie du courant électrique induit par les rayonnements wifi, dans le but d’alimenter des appareils électriques de type smartphone, montre, alarme incendie, veilleuse, jouet, etc… Son aspect évoque une fine étiquette souple. Au niveau technique, son fonctionnement repose sur une antenne redresseuse et un semi-conducteur en deux dimensions, épais de seulement trois atomes.

Alors qu’on planche sur le sujet depuis des dizaines d’années, la grande trouvaille du MIT est de recourir à du disulfure de molybdène (MoS2) (un semi-conducteur qui ressemble au graphite) au lieu des semi-conducteurs utilisés jusqu’à présent. Une idée de génie : ce MoS2 autorise enfin la flexibilité et la souplesse de l’engin. En gros, grâce à cet élément, on obtient une espèce de feuille souple avec laquelle – en théorie – on pourrait recouvrir n’importe quoi à faible coût, à l’instar d’un élève recouvrant un cahier avec du papier.

Imaginons un instant que l’on utilise ce système pour habiller des routes, des ponts, ou même des façades : quelle économie d’énergie inouïe ce serait ! Aujourd’hui, une grosse partie de l’énergie induite par le rayonnement des ondes (dont notre environnement est saturé) est tout simplement gâchée. Si on parvenait à mettre au point un système capable de balayer toutes les bandes de radiofréquences utilisées par nos appareils connectés (Bluetooth, réseaux de téléphonie mobile, etc), ce serait le Graal ! Mais aujourd’hui… on en est encore loin. Le problème du prototype, c’est son rendement, qui ne dépasse pas 40 % (ce qui permet à peine d’alimenter une LED située juste à côté d’un signal wifi d’une puissance de 150mW). Or, dans l’Union européenne, le signal dépasse rarement les 100 mW. De plus, l’efficacité de la transmission diminue avec le carré de la distance par rapport à la source. La révolution technologique n’est donc encore qu’un gadget. Pour le moment.

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