Ce bâtiment industriel du quartier Saint-Léonard, à Liège, abrite désormais la ruche associative et créative Bayards 67. © les biens communaux

Bois, bâtiment industriel, terrain: quand le privé se fait commun

Caroline Dunski Journaliste

A Braine-le-Comte ou à Liège, ces citoyens se sont mobilisés pour faire de parties de leurs quartiers des biens communs.

Quand ils sont mis en vente par des propriétaires privés, qu’il s’agisse de grands massifs forestiers, comme à Braine-le-Comte, ou d’espaces urbains plus petits et enclavés, comme dans le quartier liégeois d’Outremeuse, où personne n’a de jardin et où le manque d’espaces verts est criant, ils suscitent l’intérêt et la mobilisation de citoyens qui aimeraient les voir devenir des biens communs, porteurs de sens et créateurs de liens.

150.000 euros en quelques jours

En 2016, la société coopérative à responsabilité limitée (scrl) Les Biens communaux s’était constituée autour du projet d’ancrer un lieu de vie et de travail pour les associations et les petites structures créatives dans un château mis en vente publique. L’ achat n’avait pu se conclure, mais les coopérateurs avaient ensuite jeté leur dévolu sur un bâtiment industriel du quartier Saint-Léonard pour en faire une ruche associative et créative baptisée Bayards 67.

Plus récemment, la scrl liégeoise a acquis un terrain de quelque 400 mètres carrés dans le vieil Outremeuse. Point de départ de l’aventure: un coup de fil à la coopérative. Quelques habitants de la rue Porte-aux-Oies venaient de découvrir une affiche apposée sur le seul terrain non bâti du quartier. On y annonçait que celui-ci allait faire l’objet, de façon absolument imminente, d’une vente publique en ligne, qui devait se terminer à peine une semaine plus tard, fin 2020. Ni une ni deux, en moins de cinq jours via les réseaux sociaux, Les Biens communaux levaient plus de 150 000 euros auprès de quatre cents contributeurs!

Objectif: aménager un jardin de quartier et rénover un petit bâtiment en ruine pour en faire en local associatif, d’ici au printemps 2022. Pour cela, il faudra d’abord assainir le terrain et imaginer un modèle de fonctionnement pour ce projet qui vise à « soigner » la ville et améliorer la qualité de vie dans le quartier.

Disposer de biens communs, porteurs de sens et créateurs de liens.

A Braine-le-Comte, des parcelles de forêts

De son côté, le projet castello-brainois, qui réunit près de deux mille coopérateurs, a pour philosophie de proposer un accès public aux parcelles forestières, tout en préservant la biodiversité. La moitié des quatre-vingts hectares de l’ancienne argilière spontanément reboisée devrait être reconnue comme Réserve naturelle agréée (RNA) et sera gérée par l’association Ardenne et Gaume. L’autre moitié du site sera dédiée à une zone d’activités de sensibilisation et de valorisation, avec aire de bivouac pour promeneurs et camps scouts, vergers collectifs, exploitation du bois coupé sous diverses formes, activités de découvertes pédagogiques et moments de convivialité.

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