Vous verrez bien…

Guy Gilsoul Journaliste

Des côtes de la Manche au plateau lorrain et de Londres à Paris, le nombre d’expositions de l’été est impressionnant. Petite sélection.

LONDRES Y a pas que les JO

Si la Tate Modern inaugure ses nouveaux et spectaculaires espaces (les Tanks, anciens réservoirs à mazout) dévolus au son, aux installations, aux performances et aux images en mouvement, la National propose à divers créateurs contemporains (plasticiens, musiciens, poètes et chorégraphes en collaboration avec le Royal Opera House) d’imaginer la réplique à trois toiles du Titien inspirées par les Métamorphoses d’Ovide. Quant aux amateurs de dessins anciens, ils seront aux anges au Courtauld qui réunit une suite de 60 feuilles allant du Moyen Age à Cézanne.

Tate modern, Tanks jusqu’au 28 octobre. www.tate.org.uk / National Gallery jusqu’au 23 septembre. www.nationalgallery.otg.uk / The Courtauld Gallery jusqu’au 9 septembre. w.courtauld.ac.uk

LILLE Babel

Le thème ancien garde toute sa pertinence. De la construction de la tour comme montagne magique aux horizons tragiques de sa destruction en passant par l’utopie puis le déchirement, il y a de quoi titiller la créativité. Le parcours mêle peintures, installations, cinéma et BD. On y croise les Frères Chapman, John Isaacs, Anselm Kiefer, Chaley Case….

Palais des Beaux-Arts. Jusqu’au 14 janvier. Place de la République. www.pba-lille.fr

PARIS Berthe Morisot

La vie simple, les petits bonheurs, la nature apaisée. La beauté de cette peinture est loin d’être superficielle. La sensibilité à fleur de peau construit une £uvre audacieuse et solide qui fait tant plaisir à voir. Et revoir.

Musée Marmottan. Jusqu’au 29 juillet. 2, rue Boilly. www.marmottan.com

Soutter

Né en 1871, Louis Soutter réalise une £uvre riche de 3 000 dessins demeurés secrets jusqu’en 1945, quand, trois ans après sa mort, Jean Dubuffet les découvre. Formé auprès d’Eugène Ysaye à Bruxelles où il collabore avec le groupe des XX, le peintre débute sa carrière comme violoniste et portraitiste. Mais sa fragilité mentale supporte mal les mauvais coups de la vie. En 1927, quatre ans après son internement, il reprend les crayons et la peinture et propose des £uvres qui précèdent de quelques décennies les audaces picturales de la modernité. L’autre partie de l’exposition est consacrée aux travaux de Didier Vermeiren.

La Maison rouge. Jusqu’au 23 septembre. 10, bvd. de la Bastille. ww.lamaisonrouge.org

NANTES/SAINT-NAZAIRE Croisière Estuaire

Les 30 sites choisis s’étirent le long de l’estuaire de la Loire avec des £uvres, souvent surprenantes, déposées çà et là, en plein c£ur de la ville de Nantes, aux bords du fleuve ou dans un lieu fermé (musée, château, espace culturel). On y rencontre de grands éléphants (Rik Hopkins), un nautilus (Billaud), une villa perchée au sommet d’une cheminée (Tatzu Nishi) ou encore un immense serpent de mer (Huang Yang Ping).

Jusqu’au 19 août. www.estuaire.info

METZ 1917

Cela fait trois ans que la guerre tue. Comment réagissent les artistes ? Où sont-ils ? Aux cotés des douilles ciselées  » en souvenir  » et les témoignages souvent poignants, le grand art implose. Entre l’expressionnisme et la réflexion façon ready-made, l’abstraction et le dadaïsme, les écarts sont énormes. L’exposition était un réel défi. Pour s’y préparer, un conseil : la lecture du Silence des peintres, de Philippe Dagen (Hazan).

Centre Pompidou-Metz. Jusqu’au 24 septembre. 1, Parvis des Droits de l’Homme. www.centrepompidou-metz.fr

www.sncb-europe.com

BOULOGNE-SUR-MER La couleur

L’idée : amener pour quelques semaines, quinze £uvres majeures de la collection parisienne du centre Pompidou là où on ne les attend pas. Pour ce faire : trois tentes colorées se reliant entre elles organisent, à l’intérieur, un parcours révélant moins l’art actuel que des jalons de l’art moderne autour du thème de la couleur. De Picasso, Léger et Kupka à Dubuffet et Calder avec, en bouquet final, une installation d’Olafur Eliasson.

Le Pompidou mobile. Jusqu’au 16 septembre. Site de l’Eperon (gare maritime).

Delvoye au Louvre

Sous la grande pyramide de verre ou posé sur un meuble de style, devant une lourde tenture royale ou au c£ur des dorures et des collections d’assiettes anciennes, notre Delvoye  » argothique  » (comme le titre M.-L. Bernadac dans l’ouvrage paru chez Mercator) pose ses £uvres : Christ en croix et bétonneuse, cochons tatoués et tours gothiques, pneus et pantoufles, coquillages spiralés et couples enlacés. Oui, mais avec torsades, ciselures fines et matériaux précieux : porcelaine, bronze nickelé, marbre blanc, tapis d’Inde et de Turquie…

Musée du Louvre. Jusqu’au 17 septembre. www.louvre.fr

Rodin, la chair, le marbre

L’épiderme du marbre le fascine tout comme l’opposition entre les lumières polies et brutes, le fini et son contraire. Face à la tradition du classicisme, aux veloutés du XVIIIe, qu’apporte Rodin ? Surtout quand on sait que le gros du travail était réalisé par ses assistants. Une quarantaine de pièces livrent les réponses.

Musée Rodin. Jusqu’au 3 mars. 79, rue de Varenne. www.musee-rodin.fr

Voir aussi la sélection  » Sud » dans Le Vif/L’Express du 29 juin.

VERSAILLES Une reine portugaise pour l’été

Joana Vasconcelos investit le palais de Versailles et les jardins. Sa question : imaginer le faste et le luxe versaillais à l’heure des bijoux Swarovski. Entre excès et clin d’£il, un hélico s’est posé avec ses plumes d’autruche rose, ses cuirs ciselés et ses portes couvertes de feuilles d’or. Plus loin, des langoustes puis des pieuvres géantes, quelques bestioles mutantes et, dans le parc, un chandelier bleu réalisé avec la complicité de 6 000 bouteilles de champagne.

Château. Jusqu’au 30 septembre.

www.chateaudeversailles.fr

GUY GILSOUL

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