Vivre avec ou sans Dieu

SANS DIEU – MARCEL BOLLE DE BAL

Vivre avec ou sans Dieu : Le Vif/L’Express a lancé le débat, la RTBF lui a emboîté le pas. Formulation discutable d’un dilemme existentiel. En effet, tout est toujours exprimé par référence à une notion – Dieu – dont la réalité est contestable et contestée. Nous voici de façon récurrente stigmatisés en termes négatifs : a-thées, in-croyants, im-pies, sans-Dieu, etc. Personnellement, je préfère donner de moi une définition positive : je suis un humaniste laïque, libre-penseur, franc-maçon spiritualiste et personnaliste. Je m’élève contre la logique théocratique inhérente à l’essence même des religions, contre l’accaparement par celles-ci de notions telles que foi, transcendance, spiritualité. J’affirme la possibilité d’une spiritualité laïque, de transcendances immanentes, d’une foi humaniste. Franc-maçon, je ne  » crois  » pas au  » Grand Architecte de l’Univers  » : chacun de nous est un petit architecte de son univers. Telle est notre responsabilité. Je tente de vivre sans ambiguïté mes ambivalences : agnostique (j’ignore si Dieu existe) et athée (j’ai la conviction – jusqu’à preuve du contraire – qu’il n’existe pas), matérialiste (primat de la matière) et spiritualiste (primauté de l’esprit). Sans Dieu et idéaliste, je suis fasciné par les mystères du devenir et de l’être, en quête de vérité, de liberté, d’amour, de sagesse. Lucide face aux contradictions de la vie et serein face à la mort. Ouvert au dialogue avec les croyants sincères (comme mon ami Vincent).

AVEC DIEU – VINCENT HANSSENS

Vivre avec Dieu, c’est être en éveil, en marche vers Lui, interconnecté à tous ceux qui habitent notre maison commune, la Terre, pour participer solidairement à la réalisation de Son £uvre et construire un monde plus juste, plus pacifique, plus hospitalier, plus respectueux de la dignité et de l’unicité de chacun. Certes, ces aspirations peuvent animer tout autant ceux qui, tel mon ami Marcel, vivent sans Dieu, mais je les vois comme irriguées par Sa présence qui canalise les énergies et les met en tension vers l’Unité ultime, vers laquelle toute diversité s’oriente pour s’y finaliser dans son originalité.  » Que tous soient Un, comme mon Père et moi sommes Un.  » C’est se laisser porter par le Souffle, l’Esprit, qui traverse les espaces et les temps, qui incite à se situer dans la transcendance et donne au cheminement sa vraie dimension en ouvrant l’intelligence et la sensibilité à la recherche du sens et de la spiritualité pour les inscrire dans la quotidienneté de l’existence. Il libère des individualismes stérilisants, des horizons fermés, des enchaînements mortifères que créent les voies sans issue, les consommations obsessionnelles, les besoins tyranniques, les dépendances à l’égard du pouvoir et de la possession. Il ouvre le c£ur à l’Amour pour se laisser interpeller par Lui dans le mouvement qu’Il imprime vers l’autre. C’est se recueillir dans le silence et la paix de son âme pour laisser résonner en soi l’allégresse et la plénitude du chant divin.

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