Une sicav pour chaque saison

A moyen terme (quelques années), les sicav restent l’instrument privilégié des épargnants belges. Mais ils manquent de repères pour faire face à la diversité des propositions. En voici quelques-unes pour vous faciliter la vie.

A priori, lorsqu’un banquier s’échine à vous convaincre d’acheter ses sicav, il devrait commencer par vous poser la question suivante : quel est votre horizon de placement ? Plus l’échéance est éloignée, plus le degré de risque acceptable est élevé. Et inversement. Trois hypothèses doivent être envisagées.

1. Vous ne voulez prendre aucun risque, car vous aurez besoin de vos fonds à bref délai et pas question de retrouver votre capital amputé. Dans ce cas, une seule solution : les sicav monétaires en euro. La contrepartie, c’est une rentabilité très faible, mais régulière, comme l’indique le tableau ci-contre. Comptez en moyenne 4 % brut. Il faut se méfier des fonds de trésorerie multi-devises, car ils sont influencés, positivement ou négativement, par les variations des cours des monnaies.

2. Vous êtes prêt à prendre des risques limités, ce qui sous-entend un horizon de placement compris entre trois et cinq ans. Avec une telle échéance, vous comptez au moins récupérer votre mise de départ. Vous avez le choix, par ordre croissant de volatilité (fluctuation de cours), entre les sicav obligataires libellées en euros, les sicav libellées en autres devises, les fonds mixtes de profil défensif et leurs équivalents de type neutre. En principe, le rendement va, lui aussi, en augmentant.

Les obligataires libellées en euros vous permettent d’éviter le risque devise, mais leur valeur d’inventaire peut subir le contrecoup des variations de cours sur les marchés obligataires, notamment en cas de brusque hausse des taux d’intérêt. Il n’est pas impossible que, d’une année à l’autre, un return négatif soit enregistré, comme on a pu le constater en 1994, année du krach obligataire. Dans cette catégorie, retenons Osiris European Bonds (Degroof, + 5,2 % en moyenne annuelle ) et PAM Bonds Euro Quality (Petercam, + 5,10 %).

En acceptant, en outre, le risque devise, vous pouvez escompter un rendement un peu plus élevé : 6,8 % sur les cinq dernières années, grâce à l’effet dollar. En raison de leurs performances passées, PAM Bonds Universalis (Petercam, 8,7 %) est à recommander.

Un peu plus haut dans l’échelle des risques, les sicav mixtes. Soit avec un profil défensif (25 % d’actions et 75 % d’obligations en principe), soit avec un profil équilibré (50/50). Dans la première catégorie, Sivek Global Low (KBC, 8 %) s’est distinguée et, dans la seconde, sa petite sour Sivek Global Medium (KBC), ainsi que Stimulus Europe Balanced Medium (Bacob/Dexia). Depuis 1997, ces deux derniers fonds ont affiché un return annuel moyen de 8,60 %, soit bien plus que la moyenne sectorielle.

3. Vous êtes ce qu’on appelle un investisseur dynamique, résolument orienté vers les marchés boursiers, parce que vous savez que, sur la durée, les actions sont plus rentables. Si vous voulez éviter les mauvaises surprises, vous devez prévoir un horizon de placement assez éloigné. Cinq ans est un minimum, mais comptez plutôt sur huit ou dix ans. En principe, la rentabilité sera aussi au rendez-vous.

Vous pouvez commencer avec des sicav mixtes de type offensif, voire agressif, avec un maximum de 25 % d’obligations. Dans cette catégorie, c’est encore une fois la KBC qui émerge, avec sa Sivek Global High, avec un return annualisé de 9 % sur les cinq dernières années. Sur dix ans, Cordius Global High affiche 8 %.

Vous voulez réserver un petit coin noir-jaune-rouge dans votre portefeuille ? Sur moyenne ou longue durée, la Bourse de Bruxelles s’est plutôt bien comportée. Sur les cinq dernières années, Osiris High Yield Belgium Shares (Degroof) a fait preuve d’une forme exceptionnelle (+ 15,5 %) et, sur la décennie, BBL Invest Higj Yield a fait mieux encore (+ 15,7 %).

Si vous préférez le drapeau européen, PAM Equities Europe (Petercam) s’est bien comportée sur cinq ans avec une moyenne de 12,3 %. Idem pour Dexia Equities Europe sur dix ans, avec 11,5 %. Pour ceux qui ont vision plus mondiale des marchés boursiers, on signalera KBC Eco Fund (+ 13,4 % sur cinq ans) et Fortis Equity World (+ 9,9 % sur dix ans).

Marc Charlet

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