La figure du migrant est comme la limite extérieure du débat démocratique, selon Yves Cusset. © DURSUN AYDEMIR/BELGAIMAGE

Une parodie du discours antimigrant

Peut-on parler des migrants – de leur rejet, en l’occurrence – avec humour ? Comédien et philosophe, Yves Cusset en fait le pari dans Cent façons de ne pas accueillir un migrant (éd. du Rocher, 208 p.). Mais pour cela, pas fou, il recourt à Hyacinthe Léonide, un homme pétri de bon sens qui, après avoir fait son examen de conscience, reconnaît avoir commis l’erreur de considérer qu’accueillir les migrants était un devoir. Sa lettre, sous forme d’abécédaire, est une suite de punchlines, notamment contre la bien-pensance, qui  » a beau vanter la diversité, elle veut quand même que tout le monde pense comme elle « .  » Avant de faire naufrage dans la Méditerranée, combien de migrants ont baigné dans la culture française ?  » s’insurge ainsi Hyacinthe Léonide.  » Comment voulez-vous […] qu’ils rentrent chez eux, s’ils sont parfaitement intégrés chez nous ?  » enchérit-il. La missive passée, le vrai Yves Cusset reprend la main dans le dernier chapitre afin d’expliquer pourquoi il persiste à faire partie du groupe des bobos de gauche  » plein d’humanité et de bons sentiments « . Parce qu’il croit que les droits humains sont inconditionnels ou n’ont sans cela aucune valeur ni aucune effectivité. Yves Cusset n’en reste pas moins inquiet et prudent, lui qui croit qu' » il y a des différends dont peut fort bien s’accommoder la vie démocratique et d’autres qui menacent de la faire dégénérer entre conflit ouvert entre différentes couches de la population « . L’accueil des étrangers ressort de la deuxième catégorie.

Une parodie du discours antimigrant

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