Une mode propre entre les fils

Marie Cabanac, qui dirige la société Ethic Wear, est l’une des pionnières de la mode éthique en Belgique.

Marie Cabanac a pratiqué la couture avant même d’apprendre à lire et à écrire. A 8 ans, la petite Toulousaine transforme déjà les vêtements qu’elle porte à l’école. (…) Elle a 10 ans lorsque ses parents, professeurs tous les deux, décident de s’installer à la campagne et de se convertir à l’élevage de chèvres.  » Ce qu’ils ont fait a été une vraie leçon pour moi : être capable de laisser tomber une situation stable et confortable pour vivre son rêve « . (…)

Elle grandit, passe son bac à Toulouse, puis tente sa chance à l’Ecole des beaux-arts de Bordeaux. (…) De petites expos en ventes à Paris et à Avignon, Marie confectionne des chapeaux et aussi des habits de spectacle. (…)

Vers la moitié des années 1990, elle s’installe dans les Marolles, à Bruxelles. (…) La styliste travaille beaucoup mais a encore du mal à joindre les deux bouts. Une information à la radio va agir chez elle comme un déclencheur : le secteur textile utilise une énorme gamme et quantité de produits chimiques.  » Je comprenais enfin pourquoi, en travaillant avec des tissus classiques, je me lavais les mains tous les quarts d’heure  » (…).

Le déclic éthique est né (…) En octobre 2003, Marie confectionne sa première collection éthique, signée de son nom, et crée sa société Ethic Wear. Elle commence par récupérer et recycler les vêtements classés comme inutilisables chez Les Petits Riens (…).

Installée dans un atelier de confection, elle acquiert rapidement un magasin à elle (…). Ses vêtements écologiques sont conçus à partir de tissus naturels : le coton bio, la laine, le lin et le chanvre.  » Nos vêtements se nettoient en machine, et nos teintures sont respectueuses de l’environnement. Je ne veux pas de matières traitées chimiquement et destinées au nettoyage à sec. Savez-vous que les gants utilisés pour sortir les vêtements de ces machines doivent être jetés dans une poubelle spéciale tant ils sont toxiques ? « 

Peu à peu, les exigences de Marie s’affinent. (…) Elle intègre la logique des circuits d’approvisionnement courts chaque fois que c’est possible. Ses fournisseurs et partenaires sont choisis méticuleusement à partir de ces critères, mais aussi du respect des conditions sociales des travailleurs. (…)

En gros, pour ses matières, elle paie entre 12 et 20 euros le mètre, alors qu’elle pourrait en trouver à 3 ou 4 euros si elle ne tenait pas compte des critères écologiques et sociaux. (…)

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