Une lanterne écologique

Fanny Bouvry

Implantée à Ittre, la maison de Françoise et Jean-Pierre affiche un volume particulier, fiché dans la pente du terrain. Mais cette architecture atypique, signée Jean-Marie Delhaye, est avant tout le fruit d’une réflexion poussée sur l’éco-bioconstruction.

Françoise et Jean-Marie sont passionnés de développement durable. Elle, travaille à Espace-Environnement. Lui, fait partie de Nature & Progrès. Lorsque le couple décide de construire, il n’hésite donc pas : sa maison sera éco-biologique… ou ne sera pas !

L’implantation fut le premier défi de ce projet : une maison écologique se doit de profiter au maximum des apports naturels de chaleur et de lumière. Résultat : le volume se ferme à rue, côtés ouest et nord, et s’ouvre totalement sur le sud et l’est, côté jardin. Afin de maximiser l’énergie solaire captée sur ces deux faces, l’architecte voulait des versants de toitures à 60 degrés, ce qui correspond au meilleur angle d’incidence pour les panneaux solaires en hiver. La forme atypique de cette maison rappelle, le soir, une grosse lanterne.

Deux systèmes constructifs différents ont été ici utilisés. Les deux murs, côté talus, sont réalisés en thermoblocs de Ploegsteert, qui isolent mieux que les blocs classiques. Le reste de la structure est une ossature en mélèze non traité, qui permet de grandes ouvertures au sud et à l’est.  » Le bois permet aussi de placer une grande épaisseur d’isolant et n’implique pas de grosses fondations. Par ailleurs, hormis son transport, il ne nécessite pas d’énergie grise pour être mis en £uvre. Sans compter qu’il stocke du CO2 « , complète Françoise. Pour le remplissage de cette structure, les habitants ont opté pour des panneaux OSB, ce matériau aggloméré étant celui qui contient le moins de formaldéhyde pour coller les particules de bois.

La maison est équipée de deux citernes d’eau de pluie de 7 500 litres, ce qui lui permet de fonctionner en autonomie (même si un raccordement à l’eau de ville est prévu). Une partie de l’eau est potabilisée via un filtre céramique.

La maison étant située en contrebas de la rue et, donc, de l’égout, l’évacuation d’eau nécessitait a priori des pompes de relèvement des eaux. Pour éviter ces dépenses énergétiques, les habitants ont opté pour une épuration par lagunage, sans connexion à l’égout.

La paroi sud est équipée de panneaux solaires qui permettent la fabrication de 50 % de l’eau chaude du ménage. En ce qui concerne le chauffage, l’idée première était de réaliser un chauffage dans le sol et les murs. Mais ce système rendait les cloisons indispensables au fonctionnement de la maison, ce qui était incompatible avec l’idée de flexibilité désirée. C’est pourquoi l’option de chauffer l’habitation via un poêle de masse a été prise. Les habitants y brûlent des bûches 3 à 4 heures par jour et le poêle diffuse pendant 24 heures. Une petite chaudière murale à condensation a été ajoutée, pour placer quelques radiateurs d’appoint, et combler les besoins en eau chaude du foyer.

Découvrez l’intégralité de ce reportage dans le magazine Je vais construire de septembre, en vente chez votre libraire.

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FANNY BOUVRY

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