Un investissement rentable : l’école

Avant même d’aborder l’analyse des priorités qui doivent être définies pour l’école, il en est une dont nous devons parler en introduction parce qu’elle surpasse toutes les autres en importance : la place et la considération que notre société accorde à l’enseignement. L’école est sans cesse critiquée. L’image que l’on en donne dans la presse est une image d’un système vieillot au rendement peu efficace. Pourtant, l’école est le seul moyen de promotion sociale de tousles enfants. Tout ce qu’on investira en amont dans l’enseignement, on ne le dépensera pas, généralement multiplié par deux ou par trois, en aval dans d’autres secteurs comme les soins de santé, la justice ou la sécurité sociale à cause du décrochage scolaire, de la délinquance ou du chômageà Donc, l’investissement est rentable.

Cette place majeure que l’école doit avoir au c£ur du système politique est relatée par de nombreux penseurs, qu’ils soient de gauche ou de droite. J’en citerai deux. Dans Mon Utopie (2006), A. Jacquard nous dit que la seule vraie utopie doit tourner autour d’un projet lié à l’école, car  » tout dans notre société part de là « . Et puis, il y a deux ans, N. Sarkozy a demandé à un groupe d’experts d’analyser la situation de la France et de lui remettre un rapport sur ce qu’il y a lieu de faire à court et à long termes. Le premier point sur lequel ils insistent et qui occupe les 50 premières pages de leur opuscule ( » Au commencement, le savoir « ), concerne le redressement de l’école :  » àPour s’inscrire dans la croissance mondiale, la France doit mettre en place une économie de la connaissance, en développant le savoir de tousà  » (à)

L’école doit donc être centrale dans nos enjeux de société. Il faut lui redonner l’importance et l’aura qui étaient siennes auparavant. Et, pour cela, il faut commencer par en parler de façon positive. Ce n’est pas toujours le cas. J’en veux pour preuve les fameuses épreuves Pisa que l’on ne cesse de commenter… Je suis d’avis de supprimer l’organisation des épreuves Pisa, source de discrédit jeté injustement sur notre système scolaire pour pouvoir dire et redire à qui veut l’entendre :  » Même si tout n’est pas parfait dans notre enseignement, j’affirme que, oui, l’école se porte globalement bien ; oui, l’école épanouit des centaines de milliers d’élèves par an ; oui, l’école joue son rôle d’ascenseur social.  » Et tant pis pour les grincheux !

Laurent Henquet, directeur de l’école Saint-Louis, à Namur

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