Irène Frain. © belgaimage

Un besoin de vérité

C’est l’histoire d’Un Crime sans importance, sauf pour son auteure, Irène Frain, soeur de la victime. Un témoignage émouvant d’une justice mastodonte.

Ce qui est certain, c’est qu’une femme seule dans sa maison au fond d’une impasse a été tuée. Ce qui est certain aussi, c’est que cette femme semblait couler une vie discrète, invisible. Ce qui est certain enfin, c’est que cette victime est la soeur aînée d’Irène Frain. La romancière ne lui parlait plus, à tel point qu’elle fut la dernière mise au courant du décès de Denise. Irène Frain est pourtant la plus interpellée par ce crime. Emplie d’incompréhension, elle cherche à ce que lumière soit faite sur la fin violente de de sa soeur. Confrontée au « Maître du silence » (un procureur taiseux) et un « Mastodonte » (un appareil judiciaire lourd), elle tente de faire démarrer l’enquête sur un fait divers qu’on voudrait considérer comme banal et qui, sans les rappels incessants, rejoindrait la pile des cold cases. Au fil de l’insomnie, son combat contre l’inaction s’adjoint une introspection familiale, retraçant le profil de la victime, partant à la recherche d’un point de bascule. Comment une sororité forte au coeur d’un foyer modeste des années 1950 et 1960 est-elle devenue un lien absent? Animée par la colère et un besoin de vérité, Irène Frain se penche sur le secret, les non-dits. « Je n’ai plus de famille », se dit-elle d’ailleurs. « Maintenant, je suis libre. » Un crime sans importance nous touche par la pudeur de son évocation de l’histoire familiale et la tenacité d’une femme. « Plus ça m’échappe, moins j’accepte. »

Un crime sans importance, par Irène Frain, éd. du Seuil, 256 p.
Un crime sans importance, par Irène Frain, éd. du Seuil, 256 p.

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