TROIS QUESTIONS À ANDREW HOUSE

Andrew House est le président de Sony Computer Entertainment Europe.

Le Vif/L’Express : Sony Computer Entertainment Europe subit-il les conséquences de la crise économique ?

Andrew House : Même si, jusqu’ici, nous n’avons pas ressenti d’impact extraordinaire, on reste en mode wait and see. Le bilan des premiers mois de la crise montre que nous nous en sommes très bien sortis. Car, pour le consommateur, le jeu vidéo reste un investissement de loisir excellent en termes de rapport temps/valeur. Mais, depuis le début de l’été, nous avons vu un fléchissement des ventes de jeux vidéo, particulièrement aux Etats-Unis. Il faut dire que l’impact de la crise économique y a été nettement plus fort qu’en Europe car c’est un marché plus homogène. D’un autre côté, le business des jeux est tellement saisonnier que je ne voudrais surtout pas en tirer des conclusions hâtives. Pas avant d’avoir observé le dernier trimestre de cette année. Il faudra attendre cette période pour voir les vraies réponses tomber.

Une série de gros éditeurs, y compris Sony, ont tout de même reporté de nombreux blockbusters, prévus pour les fêtes de fin d’année, à 2010. Un cas sans précédent…

Il s’agit juste d’éviter les embouteillages de gros titres en fin d’année. Les sorties de nos blockbusters ne se ventileront jamais aussi bien que celles des films en salle, mais éviter une précipitation vers novembre est possible. Je ne lierais donc pas ces reports au climat économique.

La sortie prochaine d’une PlayStation 3 Slim à prix réduit semble précipiter l’arrivée d’une nouvelle génération de consoles. Des innovations majeures, comme le Project Natal de Microsoft (NDLR : contrôle de jeux à détection de mouvements ultraprécis) et les prémices de Onlive (NDLR : jeu vidéo à la demande), vont dans le même sens. Peut-on s’attendre à une PlayStation 4 dans deux ans ?

Sony a amené ses consoles successives d’un cycle de vie qui ressemblait à celui d’un jouet vers un produit électronique grand public. Nous pensons qu’au-delà des joueurs intensifs le public classique ne veut pas devoir sans cesse renouveler son matériel. La comparaison avec l’arrivée de la PlayStation 2 Slim à la fin de la vie de la console est effectivement judicieuse mais, cette fois, la configuration est différente. La PS2 se vendant aujourd’hui encore bien dans certains marchés, comme le nord des Etats-Unis, la PS3 aura un cycle de vie plus long que son aînée. La présence d’un lecteur Blu-ray va également dans ce sens.

Entretien : M.-H. T.

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