Traducteur multimédia, un métier à part

Avec l’apparition des nouvelles technologies, le traducteur doit modifier sa méthode de travail. Des instituts de formation s’adaptent à cette nouvelle donne et proposent des spécialisations dans le domaine de la traduction multimédia

Informations: www.heb.be/isti et www.usic.org

CD-ROM culturels, services Internet, jeux vidéo, sous-titrage, etc. Dans un marché dominé par les productions anglo-saxonnes, mais dont les utilisateurs sont de moins en moins anglophones – selon les dernières statistiques de l’United States Internet Council, il y avait 152 millions d’internautes eurasiens contre 137 millions, aux Etats-Unis, en mars 2000 – le métier de traducteur ne peut que s’étoffer. Faut-il pour autant proposer une année de spécialisation multimédia aux étudiants traducteurs? En quoi la traduction d’un texte pour une publication sur un support papier est-elle différente de celle destinée à un support numérique? « Sur le fond, rien ne change vraiment, explique Paul Muraille, enseignant à l’Institut supérieur de traducteurs et interprètes (ISTI), à Bruxelles. Par contre, dans le « multimédia », le moment d’intervention du traducteur a une grande importance. » Ainsi, si la localisation d’un logiciel s’effectue en fin de processus (c’est-à-dire à partir de la version originelle et définitive d’un programme), on déplore souvent de multiples oublis et erreurs: traduction partielle des menus, omission des fichiers d’aide et des boîtes de dialogue… « En formant les traducteurs à l’utilisation des nouvelles technologies, reprend Muraille, on leur permet d’intervenir, soit plus rapidement dans le processus de développement, soit directement dans le code. » Un traducteur qui connaît le langage HTML pourra directement travailler dans les pages d’un site Internet sans l’aide d’un technicienqui n’est pas censé savoir à quel endroit d’une page correspond telle partie de texte. « On forme également les étudiants à l’utilisation des logiciels de traduction automatique afin qu’ils progressent plus rapidement dans leur travail. » Ces logiciels de traductions ne représentent-ils pas une menace pour la profession? « Bien au contraire, affirme Muraille. Si ces programmes n’existaient pas, l’entièreté des traductions mondiales ne s’effectuerait tout simplement pas. » Un manque de matière grise humaine confirmé par la forte demande du marché. Comme c’était encore le cas il y a quelque temps pour les diplômés en informatique, 90% des étudiants en traduction ayant suivi une année de spécialisation en multimédia trouvent du travail avant la fin de leur formation.

V.G.

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