Toqués depuis 1926

Aux commandes du célèbre restaurant bruxellois depuis quatre générations, ils ont mené le Comme chez soi au firmament de la gastronomie belge.

« C’est mon arrière-grand-père qui est à l’origine de la vocation gastronomique de la famille « , raconte Laurence Wynants. A 14 ans, Georges Cuvelier quitte le giron familial.  » Si tu rates ton affaire, tu iras au charbonnage comme moi « , avait averti son père. Le message a été reçu cinq sur cinq. Il commence comme chasseur dans un hôtel pour finir par ouvrir son propre restaurant, Chez George , boulevard Lemonnier.  » Il ne connaissait pas grand-chose en cuisine, il a appris sur le tas, avec une solide envie de réussir « , ajoute son arrière-petite-fille. La brigade est familiale, Georges, sa femme Helena, leur fille Simone et les deux grand-mères. Le restaurant est rapidement rebaptisé Comme chez soi par la clientèle et, succès oblige, déménage dix ans plus tard place Rouppe. C’est à cette époque que Louis Wynants, le jeune époux de Simone, vient gonfler les effectifs de la petite entreprise familiale. Il va faire décoller le restaurant vers les sommets de la gastronomie. En 1950, à la retraite de son beau-père, il reprend le Comme chez soi . Trois ans plus tard, grâce à son sens inné de la cuisine et des vins, il décroche son premier macaron Michelin. A cette époque, la troisième génération de maître queux, n’est pas encore sur les rails. Au contraire… le jeune Pierre se passionne plus pour le foot que pour les études. Il parvient même à se faire renvoyer de l’école hôtelière, le directeur de l’époque estimant que le rejeton ne fera sans doute jamais rien de bon en cuisine… Louis l’envoie en apprentissage dans les plus grands restaurants et c’est là que le futur chef se révèle. Il intègre la cuisine familiale en 1961 et le duo décroche une deuxième étoile cinq ans plus tard. Progressivement, le père se retire des fourneaux et laisse son fils aux commandes. La troisième étoile viendra en solo, en 1979. L’histoire est un éternel recommencement. En 2006, comme Georges et Louis l’ont fait avant lui, Pierre remet les clés du restaurant à son gendre Lionel Rigolet qui, dans la foulée, est nommé meilleur chef de l’année 2007. Au même moment, la famille perd sa troisième étoile, mais pas sa clientèle. Sa reconquête est le nouveau défi de la quatrième génération.  » C’est un mal pour un bien « , philosophe Laurence Rigolet, déterminée à laver l’honneur de la famille.

O.H.

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