St-Luc et Ste-Elisabeth : fusion avortée

Après plusieurs années de négociations, le projet de fusion entre les deux cliniques namuroises a été rangé au placard. Ce n’est que partie remise, si les tensions parviennent à s’apaiser.

 » Notre objectif est une fusion effective pour janvier 2013 !  » Novembre 2011. Benoît Libert, directeur des cliniques et maternité Sainte-Elisabeth (CMSE) de Salzinnes, et Paul d’Otreppe, directeur de la clinique Saint-Luc à Bouge, parlent alors d’une même voix pour annoncer cette union entre leurs établissements médicaux respectifs dans la revue namuroise Confluent. Près de 2 ans plus tard, les deux hommes se taisent désormais dans toutes les langues. Le mariage autrefois claironné ressemble de plus en plus à un divorce. Depuis juin, les négociations sont à l’arrêt. Et pourraient ne pas reprendre de sitôt…

Tout avait pourtant bien commencé. Cela faisait 5 ans que les cliniques s’étaient réunies au sein du Groupement Hospitalier Namurois. Objectif à l’époque : former une structure plus solide pour faire face à la problématique de la recherche des sources de financement, mais aussi mener des projets médicaux de concert. Tant et si bien que l’option d’une alliance totale est rapidement évoquée. Pourquoi, dans un contexte économique toujours plus ardu, continuer à posséder deux services identiques distincts, lorsqu’un seul permettrait de réaliser des économies d’échelle ?

La volonté n’aura finalement pas suffi. Ste-Elisabeth et St-Luc resteront voisins. Pourquoi les discussions ont-elles tourné court ?  » Pour toute une série de bonnes raisons, commente laconiquement Benjamin Vallée, responsable communication des CMSE. Nos conseils d’administration respectifs se sont heurtés à des divergences.  »

D’ordre temporelles, d’abord. Si Ste-Elisabeth souhaitait sceller le regroupement pour janvier 2014, St-Luc préférait une solution transitoire s’étalant sur 3 à 5 ans.  » Nous étions confrontés à deux cultures d’entreprise et à deux types de concertation sociale totalement différents, ajoute Pascal Burlet, délégué syndical CNE au sein de la seconde structure. On a voulu déplacer des montagnes trop vite.  »

Questions financières

Du côté de St-Luc, les inquiétudes se cristallisaient surtout au niveau financier. Les comptes de Ste-Elisabeth auraient affolé son partenaire potentiel.  » Nous n’avons pas de difficultés financières, dément Benjamin Vallée. Il est vrai que nous avons construit une nouvelle aile et que son amortissement se répercute sur nos comptes, mais notre bilan est correct.  »

 » Nous craignions aussi de perdre des avantages sociaux qui n’existaient pas en face « , ajoute Pascal Burlet. Puis nous demandions certaines informations que nous n’obtenions pas.  »

Le climat de confiance a fini par virer à l’orage. Mais chaque  » camp  » veut désormais retrouver l’apaisement et certifie que les discussions pourraient reprendre ultérieurement.  » A terme, une fusion n’est pas impossible et peut-être même souhaitable d’un point de vue économique, juge le délégué syndical. Il n’est pas impossible que l’on discute à nouveau d’ici à 2 ou 3 ans, lorsqu’on verra plus clair dans leur comptabilité et dans la nôtre.  »

Même son de cloche du côté des CMSE.  » Nous pouvons difficilement continuer à exister seuls, concède le porte-parole. St-Luc reste le partenaire idéal. Si les discussions sont à nouveau à l’ordre du jour, nous ferons tout pour éviter les écueils du passé.  » Faute d’une reprise des négociations, les esprits semblent à tout le moins en voie d’apaisement…

M. Gs

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