Société sous pression

Je voudrais vous faire part de quelques réflexions, à propos de cette soi-disant société civile dont nous sommes abreuvés du matin au soir. Tout d’abord, le terme, au singulier encore bien, ne me paraît rien d’autre qu’un vocable généraliste pour ces bons vieux  » groupes de pression  » qui furent d’ailleurs toujours consultés par nos hommes politiques ; rien de bien neuf, si ce n’est l’engouement médiatique. D’aucuns objecteront que ces groupes de pression – et les individus qui les composent – ne se sentent plus écoutés. Fort bien. Mais aussi les revendications formulées sont parfaitement inconciliables. Qui faudrait-il écouter, in fine ? Ceux qui souhaitent une consommation responsable ou ceux qui, bien que connaissant déjà une certaine aisance, exigent davantage de pouvoir d’achat ? Ceux qui voudraient payer moins d’impôts ou ceux qui réclament davantage de services au public ? Ceux qui revendiquent un enseignement égalitaire et de qualité ou ceux qui veulent le maintien des vieilles méthodes, dont les cotations chiffrées et les redoublements contre-productifs ? Ceux qui demandent des trains rapides et ponctuels ou ceux qui s’opposent à la suppression des points d’arrêt sous-fréquentés ? On n’en finirait pas de relever les incompatibilités et les contradictions… quand ce ne sont pas les mêmes personnes qui requièrent l’un et l’autre ! Il me semble qu’au lieu de faire assaut de démagogie, nos politiques, ainsi que les médias, seraient mieux inspirés en tentant d’expliquer qu’on ne peut, en même temps, pousser sur le frein et sur l’accélérateur, sous peine d’un grand  »flop » qui provoquera frustrations et colère.

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