Redéfinir nos besoins suppose de sortir de l'addiction consumériste, estime Razmig Keucheyan. © Tom Werner/getty images

Sérier ses besoins pour une vie durable : réaliste ?

Un citoyen allemand possède en moyenne 10 000 objets. Dans Les Besoins artificiels. Comment sortir du consumérisme (Zones, La Découverte, 206 p.), Razmig Keucheyan, professeur de sociologie à l’université de Bordeaux, se demande  » comment distinguer les besoins légitimes, qui pourront être satisfaits dans la démocratie écologique future, des besoins égoïstes et insoutenables, qu’il faudra renoncer à assouvir ? « . Pour lutter contre le capitalisme productiviste et consumériste, l’auteur encourage une alliance nouvelle entre associations de producteurs et mouvements de consommateurs. Et pour combattre les besoins artificiels, il estime que  » seule l’interaction avec autrui est susceptible de faire prendre conscience à la personne de ce dont elle a besoin, de ce dont elle a vraiment besoin, et par conséquent aussi de ce qui est superflu « . Mais on pressent que sa démonstration, fondée sur les théories marxistes, n’exclurait pas, le cas échéant, une pointe de dirigisme. Razmig Keucheyan n’en est pas moins convaincant quand il explique, au point de passionner le lecteur, pourquoi la la garantie associée à un produit, et qui plus est son extension, sont des mécanismes stabilisateurs de la surconsommation. Plus de  » biens émancipés « , c’est-à-dire réparables, et moins d’addiction à acheter à tout prix, facilitée par l’e-commerce, contribueront aussi à une plus grande sobriété de vie.

Sérier ses besoins pour une vie durable : réaliste ?

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