Sale guerre

Les élections du 7 juin promettent de tourner à une sale guerre en Flandre. Tous les coups sont permis. Témoin un écrit éventé la semaine dernière : celui-ci pourrait devenir LE document de la campagne électorale. Un des signataires, Bart Somers, président de l’Open VLD et ancien ministre-président flamand, y donnait l’assurance à Dirk Vijnck, un député fédéral LDD (Lijst Dedecker) parfaitement inconnu, qu’il pourrait, à l’avenir, compter sur une place éligible, s’il passait au parti libéral. Plus fort : au deuxième paragraphe de la note, Somers faisait miroiter à Vijnck qu’  » il pourrait prétendre, au cas où il n’était pas élu, à un poste dans un cabinet ou à une autre fonction qui devrait lui assurer une rémunération comparable à celle d’un parlementaire « . Un bel exemple de l’avilissement des m£urs politiques en Flandre ! L’Open VLD, qui ne rate pas une occasion de dénoncer les scandales autour du PS, promet à des transfuges insignifiants des fromages qui leur rapportent 4 000 euros net par mois. Aux frais du contribuable. Dirk Vijnck a donc rejoint l’Open VLD, mais, après quelques jours, le fils prodigue est rentré au bercail, chez Jean-Marie Dedecker. Personne ne sait ce que celui-ci lui a promis. (A propos de Vijnck, Dedecker a confié qu’il ne valait pas tripette, qu’il était tout juste bon à s’occuper des sandwichs lors des réunions. Voilà les qualités qu’on attend d’un candidat parlementaire sur la Lijst Dedecker et à l’Open VLD.)

L’affaire a eu l’effet d’une bombe en pleine campagne de l’Open VLD. Le parti libéral rêve de devenir le plus grand parti en Flandre, en lieu et place du CD&V, ce qui lui permettrait de détrôner le ministre-président flamand Kris Peeters (CD&V). Pendant plusieurs jours, Somers a mangé de la vache enragée, avant de se confondre en excuses creuses et d’être écarté de l’avant-scène de la campagne. Il vit les jours les plus sombres de sa carrière politique. Si les élections n’avaient pas lieu dans moins de quatre semaines, il aurait certainement été prié de rendre son tablier. A l’Open VLD, un chef qui a du plomb dans l’aile mènera le combat dans la dernière ligne droite avant la date fatidique du 7 juin. Une chose est sûre : si la moisson s’avérait décevante, Somers paiera les pots cassés. Dedecker, entre-temps, boit du petit-lait en observant le spectacle.

PETER VANDERMEERSCH – Rédacteur en chef du Standaard

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